Festival Mene Tekel contre le totalitarisme : mettre en garde les nouvelles générations

Jusqu’au 27 février se déroule la 5e édition de Mene Tekel, festival international contre le totalitarisme. Au programme, une semaine de conférences, projections de films, de concerts et d’expositions.

C’est sur la place de la Vieille-Ville à Prague, en dépit du froid glacial de cette fin de mois de février, qu’a été inaugurée mardi, la 5e édition du festival Mene Tekel contre le totalitarisme, par son directeur, Jan Řeřicha.

Parmi les personnalités appelées à s’exprimer, la présidente de la Confédération des prisonniers politiques Naděžda Kavalírová qui a tenu à rappeler une date importante du festival, l’anniversaire du Coup de Prague de 1948 :

Naděžda Kavalírová
« Dans quelques jours, le 25 février exactement, se déroulera dans la rue Nerudova, près du Sénat, un rassemblement de personnes qui commémoreront ce qui s’est passé il y a 63 ans : il rendront hommage à ce qui a précédé cette période et surtout se rappelleront celle qui a suivi. En effet, ce jour a marqué la fin de la liberté et de la démocratie dans ce pays pour 41 longues années. »

Le festival Mene Tekel est un projet qui entend refléter et analyser tous les totalitarismes, avec une volonté pédagogique affichée, encore plus particulièrement cette année, comme le souligne Tomáš Hala, historien aux Archives nationales du film :

'A részleg',  film hongrois
« Le thème de l’édition 2011 est ‘contre le totalitarisme par l’art et l’éducation’. Au cinéma Ponrepo vont être projetés des films polonais et hongrois parce que ces pays ont leur propre expérience avec le totalitarisme. Pour la jeune génération qui n’a aucune expérience avec ce type de régimes, c’est un moyen de découvrir ce qu’était le totalitarisme par l’intermédiaire des films par exemple. »

Dans le cadre de conférences et de recontres, Mene Tekel est en effet l’occasion de rencontrer et de s’entretenir avec les personnes, tenantes de la mémoire des années les plus terribles du XXe siècle. Naděžda Kavalírová :

« Ma génération est la mémoire vivante non pas seulement de la république de Masaryk mais également des périodes suivantes : elle a vécu les totalitarismes nazi et communiste. Et depuis les années 1990, nous vivons 21 ans de turbulences politiques et économiques, des oscillations entre mensonges et vérités, amour et haine qui ont une incidence sur notre vie, sur la vie de toutes les générations. »

Dans le cadre de Mene Tekel, des concerts de musiques et de groupes interdits sous le communisme seront donnés au club Vagon dans le centre de Prague, qui suivront les projections au cinéma Ponrepo.

Mene Tekel s’achèvera le 27 février par une messe œcuménique à la cathédrale Saint-Guy au Château de Prague, donnée par l’archevêque de Prague Dominik Duka et le président du Conseil œcuménique des Eglises, Joel Ruml.

Plus d’informations sur le festival : www.menetekel.cz