Festival Mene Tekel : ne pas oublier les violences commises par le régime communiste en Tchécoslovaquie
La 15ème édition du festival ‘Mene Tekel’ s’ouvre ce lundi à Prague et se terminera le 17 octobre. Ayant habituellement lieu en février, ce festival contre le totalitarisme organise plusieurs événements dans toute la capitale tchèque pour faire perdurer la mémoire des prisonniers politiques et rappeler aux jeunes générations les violences commises par les régimes nazi puis communiste en Tchécoslovaquie.
La 15ème édition du festival ‘Mene Tekel’ sera officiellement ouverte ce lundi soir au Kino Mat avec la diffusion du film documentaire ‘ATA’ qui retrace la vie de jeunes lycéens ayant résisté contre les Soviétiques qui voulaient interdire les mouvements de scouts tchèques. Plusieurs expositions seront aussi visibles toute la semaine, notamment à l’Hôtel de Ville et sur la place Charles. Comme chaque année, il est notamment question des prisonniers arrêtés par les communistes en raison de leurs opinions politiques. L’occasion aussi d’alerter sur le manque de démocratie dans certaines régions du monde.
Après l’occupation nazie, la mainmise du communisme en Tchécoslovaquie de 1948 à 1989 a aussi été synonyme de libertés bafouées et de répression sévère pour les citoyens tchécoslovaques. L’Association des prisonniers politiques de Tchécoslovaquie (Sdružení bývalých politických vězňů) sera représentée au festival et son président, Jiři Linek, nous explique pourquoi il est essentiel de ne pas oublier cette part de l’Histoire :
« C’est extrêmement important parce que si nous ne le faisons pas, cela risque de recommencer. Le grand public ne connaît pas bien le sort des prisonniers politiques et ce que le régime communiste leur faisait. C’est pourquoi l’Association des prisonniers politiques de Tchécoslovaquie organise un jour de mémoire chaque année le 26 juin pour mettre en avant ce passé dans les médias. De très nombreuses personnes ont été arrêtées en Tchécoslovaquie en raison de leurs opinions politiques. La plupart l’ont été entre 1948 et 1953. »
Alors que l’édition 2020 avait été consacrée à la figure de George Orwell, le thème principal de cette semaine sera ‘Le droit à la loi’. Le Palais Wallenstein accueillera jeudi une ‘Conférence internationale sur le droit au droit’, au cours de laquelle seront notamment abordés les peines prononcées sans procès, le rôle de la torture et les incarcérations arbitraires. Mais c’est à un autre débat auquel se rendra Jiři Linek :
« Je vais assister à une conférence jeudi à 19h à la bibliothèque Václav Havel. Elle portera sur le comportement qu’a adopté le régime communiste face à ses opposants et comment il a mis en place une répression systématique pour prendre le pouvoir aux institutions qui lui résistaient, comme l’Eglise. »
Le festival tient son nom d’une citation biblique avertissant des dangers de la violence. Il se terminera dimanche avec un culte œcuménique célébré à l’Eglise Saint-Ignace en l’honneur des victimes du totalitarisme.