Feu vert donné au passage du convoi militaire américain sur le territoire tchèque

Photo illustrative: ČT24

Le gouvernement tchèque a approuvé lundi le passage des troupes alliées de l’OTAN sur le territoire de la République tchèque. Les soldats américains, qui participent à l’heure actuelle à des exercices de l’organisation atlantiste en Pologne et dans les Pays baltes, marqueront plusieurs arrêts sur le territoire tchèque entre le 29 mars et le 1er avril.

Photo illustrative: ČT24
C’est la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’un convoi militaire américain va traverser le territoire de la République tchèque, non pas en utilisant les voies ferrées, comme cela est de coutume pour ce type de transfert, mais en empruntant les routes et autoroutes du pays. Vers la fin du mois de mars, les soldats américains traverseront trois pays, la Lettonie, la Pologne et la République tchèque, avant de rejoindre la base américaine Rose Barracks à Vilseck en Allemagne, située à environ 65 kilomètres de la frontière tchèque. En République tchèque, le convoi passera par trois villes frontières : celle de Harrachov, de Náchod et de Bohumín. Les convois militaires, composés de 516 soldats et de 118 véhicules blindés, se rejoindront ensuite aux casernes de Ruzyně à Prague. Après la réunion du conseil des ministres lundi, le Premier ministre, Bohuslav Sobotka a indiqué à propos de ce passage :

« Notre approbation fait partie de nos engagements en tant que membre de l’OTAN, dans la mesure où nous permettons par le biais du territoire tchèque le retour de cette unité américaine en Allemagne. Nous exprimons également notre solidarité avec les Alliés, que ce soient avec les Pays baltes ou la Pologne, pays qui pourraient se sentir menacés en raison de l’intensification des tensions entre la Russie et l’Ukraine. En somme, les exercices militaires de l’OTAN, qui sont en train de se dérouler au nord de l’Europe, participent à l’expression de la solidarité dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, et incarnent les engagements que nous avons les uns envers les autres. »

Tout au long de leur trajet, les convois militaires seront escortés à la fois par la police de la République tchèque, la police militaire et l’administration des douanes. Les soldats américains devraient passer trois nuits sur le territoire tchèque, avant de rejoindre la ville de Plzeň et la base américaine à Vilseck. Le ministère de la Défense a également mis en place un groupe de travail spécialisé, afin de coordonner le mieux possible le passage des convois. Néanmoins, le ministre de la Défense, Martin Stropnický, a tenu à préciser que le passage risque d’être compliqué sur certains tronçons de l’itinéraire. Il a ainsi remercié à l’avance les citoyens tchèques pour leur patience et leur indulgence. A la question de savoir quel serait le rôle de l’armée tchèque pendant ces quatre jours, Martin Stropnický a fait savoir :

« L’Armée tchèque va fournir une assistance quant à l’approvisionnement en carburant et régler tous les types de questions qui sont liées à ce genre de déplacement. Mais en sachant bien que tous les frais seront couverts par l’armée américaine. »

Alexander Černý,  photo: ČT24
Si la décision du gouvernement de ce lundi a également été saluée par les partis de droite membres de l’opposition, seul le Parti communiste a contesté cette autorisation. Selon le député communiste et vice-président de la commission parlementaire de défense et de sécurité, Alexander Černý, cette question aurait dû être débattue entre les législateurs :

« Je ne crois pas que cette sorte de traversée d’un convoi, qui est censée démontrer quelque chose, soit très constitutionnelle. Ce genre de choses doit être prévu à l’avance. Et, que je sache, personne ne s’est jusqu’à présent adressé à la Chambre des députés ou au Sénat afin d’étudier le planning des exercices militaires. »

D’après la constitution, il revient au gouvernement de décider du passage d’une armée étrangère sur le territoire du pays, mais il doit néanmoins en informer les deux chambres du Parlement. Avec ses 33 députés, le parti communiste ne disposait de toute façon pas des 40 requis pour entraver le passage du convoi. Il faut toutefois préciser que le déplacement de troupes militaires étrangères n’est pas une chose exceptionnelle. L’année dernière, 131 transferts, soit près de 1 600 soldats et environ 600 pièces d’équipement militaire, ont été permis sur le territoire de la République tchèque.