Fin d'une brasserie traditionnelle pragoise - Branik
Branik, l'une des brasseries historiques pragoises va arrêter sa production. Heureusement, cela ne veut pas dire que la bière Branik va disparaître du marché tchèque, mais qu'elle ne sera plus brassée sur la rive droite de la Vltava.
Au début de l'année 2007, la brasserie historique de Branik fermera ses portes. La raison ? La brasserie est au maximum de sa capacité de production et il est impossible de l'élargir ou de la moderniser. Il faut savoir, en effet, que cette brasserie dont les débuts remontent à la fin du XIXe siècle, est le deuxième producteur de bière en bouteille tchèque. Intéressant de constater que la bière au logo représentant saint Venceslas, le patron des brasseurs entouré d'anges, une icône réalisée en 1899 par le grand peintre tchèque, Mikolas Ales, se vend énormément en bouteilles alors qu'on penserait plutôt à d'autres marques comme Pilsner ou Budvar. On ne peut arrêter le progrès et il faut satisfaire la demande, alors que les bâtiments de la brasserie devenus trop petits sont, en plus, classés monument culturel national. Ainsi donc, le propriétaire les Brasseries Staropramen, qui font partie du groupe belge InBev, a décidé de déplacer la production de la bière Branik sur la rive gauche de la Vltava, dans sa brasserie de Smichov. La qualité de la bière ne devrait pas en souffrir, car les mêmes procédés seront utilisés. Pour cela, plus de 20
millions d'euros seront investis, mais 80 employés de la brasserie Branik perdront leur travail. Ces employés seront l'objet d'un programme de formation spécial. La brasserie de Smichov, la plus importante de Prague, sera la seule qui sera conservée dans la capitale tchèque et, selon la direction du groupe InBev, elle présente tous les critères nécessaires à un grand développement futur. Les Brasseries Staropramen comptent encore la brasserie Ostravar, en Moravie du Nord.La société représente 14 % de la production de bière tchèque et se classe seconde derrière la brasserie Prazdroj de Plzen qui fait partie du groupe SABMiller. En troisième place, l'entreprise publique Budvar de Ceske Budejovice, en Bohême du sud, la seule grande brasserie tchèque qui ne fasse pas partie d'une multinationale. Autrement, on compte 49 brasseries classiques de moyenne importance en Tchéquie, mais aussi des dizaines de petites brasseries locales. Le groupe InBev vient aussi d'anoncer qu'il compte investir dans les services de soutien, dont un centre des exportations en Tchéquie et créer ainsi dans les 300 emplois. Le groupe compte limiter sa production en Europe de l'Ouest et la délocaliser en Europe centrale et de l'Est, mais aussi en Amérique Latine. La modernisation des Brasseries Staropramen qui disposent aussi d'un grand centre de distribution à Radotin, une banlieue pragoise, entre aussi dans le cadre de cette stratégie.