Finale de la Coupe Davis à Prague : ils attendent ça depuis si longtemps
Deux semaines après la victoire des filles contre la Serbie en finale de la Fed Cup, les amateurs tchèques de tennis remettent le couvert. Comme il y a trois ans, la République tchèque et l’Espagne s’affrontent en effet en finale de la Coupe Davis à partir de ce vendredi. Mais à la différence de 2009, où ils avaient été lourdement battus (0-5) à Barcelone, c’est cette fois à Prague et sur une surface autrement plus rapide que la terre battue que Tomáš Berdych et Radek Štěpánek défendront leurs chances. Et forts de cet avantage, les Tchèques entendent bien remporter le premier Saladier d’argent depuis la Tchécoslovaquie d’Ivan Lendl en 1980.
Vainqueur en 1980 et présent à Prague cette semaine pour assister à la finale, Ivan Lendl sait bien de quoi il parle lorsqu’il évoque cette longue attente :
« A l’époque de notre succès, nous pensions bien sûr que nous allions gagner la coupe cinq fois de suite. L’histoire a montré que ça n’a pas été le cas. Et vingt-neuf ans plus tard, nous n’avons toujours pas gagné d’autre Coupe Davis. Cela prouve combien c’est difficile. Mais je pense que disputer deux finales en trois ans est déjà une performance fantastique. »
Ces deux finales en trois ans, auxquelles s’ajoute également une demi-finale perdue de justesse contre la Serbie de Novak Djokovic en 2010, la République tchèque la doit au duo Berdych – Štěpánek. Les deux hommes disputent non seulement tous les matchs de simple, mais forment également une paire de double redoutable très souvent gagnante. Contre l’Espagne, et comme souvent en Coupe Davis, le double de samedi pourrait d’ailleurs une nouvelle fois s’avérer décisif. Et Radek Štěpánek, qui disputait le Masters de double la semaine dernière à Londres, affirme que, matchs de simple ou de double, il répondra une nouvelle fois bien présent de vendredi à dimanche :
« Pour moi, finale ou pas, il n’y a rien qui change. Avant chaque rencontre de Coupe Davis, je suis prêt à tout donner sur le court. Le plus important est que je me sente en forme. Je n’ai pas d’ennuis de santé particuliers et ma blessure au genou n’est plus qu’un mauvais souvenir. J’espère que cela durera tout le week-end, en tous les cas je suis prêt à jouer les trois jours. »Outre le fait de pouvoir compter sur ses deux meilleurs joueurs dans un état de forme porteur d’espoirs, la République tchèque, en tant que pays hôte de la finale, a aussi l’avantage du choix de la surface de jeu. Et dans une O2 Arena qui pourrait vite s’enflammer si Berdych et Štěpánek évoluent au sommet de leur art, c’est bien entendu une surface dure et rapide qui a été choisie par le camp tchèque. Une surface qui, même s’il ne s’en plaint pas, ne plaît guère au n° 5 mondial, David Ferrer, qui sera le principal atout espagnol :
« Toute notre équipe a des problèmes avec ce court. Il est bien plus rapide que les autres courts sur lesquels nous jouons habituellement. Mais cela n’enlève rien à nos chances de victoire. Même dans ces conditions, nous sommes tout à fait en mesure de gagner la finale. Mais il est certain que le choix de la surface avantage plus les Tchèques que nous. »Autant d’éléments qui font dire à Alex Corretja, le capitaine espagnol, que son équipe ne part pas avant cette centième finale de l’histoire de la Coupe Davis avec la faveur des pronostics :
« Je ne sais quelles sont nos chances de victoire, mais ce que je sais, c’est que les Tchèques sont favoris. Vous avez plusieurs avantages : le choix de la surface et le soutien du public. Si la finale se disputait en Espagne, les choses seraient sans doute très différentes. Mais à Prague, ce sont les Tchèques qui sont favoris, même si cela n’enlève rien à notre envie de gagner, comme vous vous en doutez. »
Avant les deux premiers simples de vendredi qui opposeront d’abord Radek Štěpánek à David Ferrer puis Tomáš Berdych à Nicolas Almagro, on se doute bien en effet que l’Espagne n’abandonnera pas son titre sans lutter et s’efforcera de ramener le trophée à Madrid pour la quatrième fois en cinq ans. Quand même…