Tennis – Coupe Davis : les Tchèques retrouveront la France en quarts de finale

Lukáš Rosol, photo: ČTK

Elle a souffert et s’est fait peur, mais l’équipe de République tchèque de tennis est finalement venue à bout de l’Allemagne (3-2), dimanche à Hanovre, à l’occasion du premier tour de la Coupe Davis. Lukáš Rosol a offert la qualification aux siens en remportant le cinquième match décisif. En quarts de finale, c’est une France qu’ils connaissent particulièrement bien pour avoir croisé deux fois sa route ces dernières années, que les Tchèques recevront.

Radek Štěpánek et Tomáš Berdych,  photo: ČTK
Ce déplacement en Allemagne s’annonçait compliqué, et il l’a été. Et ce n'est sans doute pas plus mal. Car, au-delà de la légitime satisfaction du travail accompli, cette qualification arrachée dans la douleur aura permis aux Tchèques de vérifier qu’ils pouvaient aussi - parfois - compté sur d’autres joueurs que les indéboulonnables Tomáš Berdych et Radek Štěpánek. Après deux premiers simples très disputés en cinq sets vendredi (défaite d'abord de Rosol contre Philipp Kohlschreiber (6-3, 3-6, 4-6, 6-2, 3-6), suivie de la victoire de Tomáš Berdych aux dépens d’Alexander Zverev (7-6, 1-6, 4-6, 7-6, 6-4)), un succès plus aisé de l'inévitable paire Berdych- Štěpánek en double samedi (7-6, 7-5, 6-4) et l’abandon sur blessure de Berdych dans le premier simple dimanche alors qu’il était mené deux sets à rien par Kohlschreiber (3-6, 5-7), c’est en effet Lukáš Rosol qui a libéré le camp tchèque. Sans trembler, celui qui dispute désormais la majorité des simples à la place du vétéran Štěpánek, a dominé Alexander Zverev en trois sets vite expédiés (6-2, 6-3, 6-1). A la sortie du court, c’est un Lukáš Rosol plus soulagé que véritablement euphorique qui s’est exprimé devant les micros :

Lukáš Rosol,  photo: ČTK
« Je ne sais pas si c’était le match le plus important de ma carrière, mais un des plus importants, oui, très certainement. J’espère qu’il y en aura d’autres... Je suis surtout content que l’entraîneur m’ait fait confiance. Franchement, après la victoire en double samedi, nous pensions tous bien que Tomáš Berdych nous apporterait le troisième point décisif dimanche et qu’il n’y aurait pas besoin de cinquième match. Je n’étais donc pas spécialement préparé à cette situation, qui était nouvellepour moi. Ce n’était pas évident, surtout que l’année dernière j’avais perdu mes deux matchs contre l’Australie au premier tour, ce qui nous avait ensuite contraints à en passer par les barrages. Cette fois, ma victoire nous qualifie et nous permettra d’accueillir la France. C'est quand même une perspective plus réjouissante. »

Ce quart de finale contre la France, du 15 au 17 juillet prochain, ce ne sera pas à Prague, ni même à Ostrava, où se trouvent leurs deux salles habituelles en Coupe Davis, mais plutôt dans la Werk Arena de la petite ville sidérurgique de Třínec, dans l’extrême est du pays, que les Tchèques envisagent de l’organiser. Très loin donc des airs de Saga Africa et des palmiers de la Guadeloupe sous lesquels la bande à Noah a facilement éliminé le Canada lors du premier tour (5-0). Pour cette revanche de la demi-finale qu’elle avait perdue à Roland-Garros en 2014, la Reprezentace devrait de nouveau opter pour une surface de jeu rapide sensiblement identique à celle sur laquelle elle avait éliminé… les Bleus en 2009 à Ostrava. Mais pour le capitaine Jaroslav Navrátil, à la tête de toutes les épopées tchèques en Coupe Davis depuis désormais dix ans, l’essentiel pour ce nouveau affrontement tchéco-français, qui constituera une sorte de belle, se trouve ailleurs :

Tomáš Berdych,  photo: ČTK
« La force est du côté des Français. Ils ont quatre excellents joueurs qui se valent plus ou moins et peu importe lesquels d’entre eux leur entraîneur décide d’aligner. Nous, nous aurons une revanche à prendre après la demi-finale perdue chez eux il y a deux ans de cela. Nous ne serons pas favoris, mais nous avons évité les barrages, ce qui était l’essentiel pour nous cette année et nous n’avons donc désormais plus rien à perdre. Nous serons chez nous et si nous sommes au complet, c’est-à-dire avec Tomáš Berdych, nous pouvons battre les Français. C’est Tomáš qui décidera. Mais je suis relativement confiant quant à sa présence. »

Sans l’actuel n° 7 mondial, qui a signé la cinquantième victoire en Coupe Davis de sa carrière lors du double samedi, et compte tenu des résultats irréguliers dans la compétition tant de Lukáš Rosol que de Jiří Veselý, respectivement 50e et 56e mondiaux, une qualification tchèque contre la France semble effectivement difficilement envisageable. En revanche, si Tomáš Berdych, qui n'a absolument rien dévoilé de ses intentions dimanche, est bien là en juillet prochain dans un état de forme à peu près, tout sera alors possible. Comme cela a souvent été le cas pour les Tchèques en Coupe Davis ces dernières années.