Fonds structurels et environnement

Photo: Commission européenne
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L'un des domaines auxquels seront consacrés les fonds structurels en République tchèque est l'environnement. Un domaine dans lequel Prague tente peu à peu de faire des efforts, pour faire disparaître les 'fardeaux écologiques' hérités du passé communiste et pour s'adapter aux nouvelles normes écologiques européennes.

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Au ministère tchèque de l'Environnement, on se dit prêt à puiser dans ces fonds structurels, et on affirme que le prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur, accordera à l'écologie une place plus importante. Petr Pomezny, du département des coopérations internationales du ministère:

« Le ministère prépare actuellement le programme opérationnel dans le domaine de l'environnement pour la prochaine période du budget européen. Cela va dépendre ensuite des projets que les municipalités vont préparer. Si les projets sont compatibles avec les conditions de la Commission européenne, ils seront acceptés sans problèmes. Nous travaillons dans ce domaine depuis cinq ans, avant notre entrée dans l'UE, et chaque municipalité est bien informée de ce qu'il faut faire. »

Même si l'information circule et si le ministère affirme s'être bien préparé, puiser dans les fonds structurels nécessite un certain savoir-faire. La République tchèque, pendant les deux premières années qui ont suivi l'élargissement, a éprouvé de grandes difficultés à profiter de ces fonds.

Tomas Oliva dirige le département du Financement intégré au ministère tchèque de l'Environnement. Selon lui, à la différence de la période précédente, Prague sera beaucoup plus à même d'utiliser les fonds structurels lors de prochaine période du budget européen - la période 2007-2013 :

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« C'est une aide considérable, et pas seulement économique mais aussi une aide dans le domaine de la formation et dans la manière de présenter des projets, de formuler des demandes, et de réaliser ces projets. »

Aider à présenter les projets et formuler les demandes de subventions : les sociétés d'Europe occidentale sont déjà prêtes à venir proposer leur expertise, en matière de partenariats public-privé (PPP) notamment, un instrument qui demande une certaine pratique et que les Tchèques ont baptisé le Sac à Problèmes (Pytel Plny Problemu).

Richard Clavier représente Tecsem, une entreprise française spécialisée dans les centres de traitement de déchets urbains :

« Nous sommes déjà implantés en Bulgarie et en Pologne, mais pas du tout en RT. Nous cherchons des contacts ou des agents commerciaux pour pouvoir suivre la liste des appels d'offres d'études ou de réalisation d'usines de traitements des déchets en cours. »

Les perspectives sont plutôt bonnes avec les fonds structurels prévus pour la RT pendant les six prochaines années...

« Oui, le montant de ces fonds alloués va être multiplié environ par dix par rapport à la période précédente. Il va y avoir en tout 25 milliards d'euros sur la période 2007-20013 alloués au développement de la République tchèque. »

La part de cette somme consacrée à l'environnement reste encore à préciser. Mais la perspective de ces nouveaux financements attire plus d'une société d'Europe de l'Ouest. Patrick Yann-Dartout est le directeur du développement international de la société SOGREAH :

« Il va y avoir un important pourcentage de nouveaux financements dans l'environnement. Là où nous pouvons intervenir, ce sera plutôt au moment où les municipalités vont chercher à avoir des projets correspondants à ce type de financement, pour les aider à les formuler de façon à ce qu'ils soient éligibles. Et c'est là que l'ingénierie peut intervenir. Quand je dis ingénierie, je pense à l'ingénierie locale tchèque, qui est très compétente et doit pouvoir intervenir auprès des collectivités. On peut supposer que le maire d'une commune peut aujourd'hui être un peu dépassé par la façon de formuler son projet, savoir de combien d'argent il va avoir besoin et comment l'orienter pour qu'il soit recevable et acceptable dans le cadre des fonds structurels. »

Cela ne devient pas paradoxal si des sociétés étrangères comme la vôtre bénéficient indirectement des fonds structurels consacrés aux nouveaux pays membres ?

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« D'une part, quand on travaille en France, on ne sait absolument pas sur quels fonds on travaille. La municipalité nous commande des études dont on ignore avec quels fonds la réalisation doit être subventionnée, même si on le devine parfois. Ca n'est pas toujours connu, parce que les projets ont déjà été préparés. Dans le cas de la République tchèque, où les projets peuvent être en cours de préparation, la question est différente parce que cela s'appliquera automatiquement aux fonds structurels. Pour revenir à votre question, ce que l'on peut se dire, c'est que l'ingénierie tchèque possède tous les moyens pour participer à ces prestations d'ingénierie. Nous, ce que nous pouvons apporter, c'est notre expertise à ces bureaux locaux dans la préparation des projets, par exemple en matière d'intercommunalité - un élément très développé en Europe de l'Ouest et moins en Europe centrale. Là, on peut servir à quelque chose. Si les gens n'en veulent pas, il n'y a pas de problème. On vient simplement offrir un service à des gens sur place, certainement pas pour essayer de prendre leur place. Ce serait présomptueux, et suicidaire d'ailleurs. »

Au ministère tchèque de l'Environnement, on affirme que c'est une question d'expérience : « Pour les fonds structurels, il n'est pas inutile, en tout cas au début, de faire appel à des sociétés étrangères qui en font leur pain quotidien depuis de nombreuses années », confie Tomas Oliva, persuadé que les Tchèques, maintenant qu'ils ont acquis une certaine expérience, sauront puiser dans les fonds européens mis à leur disposition.