Foot : Denis Talbot, un physiothérapeute français en sélection tchèque aux soins de Petr Cech

Petr Cech, photo: CTK

L'équipe de République tchèque de football affronte, samedi, à Teplice, le pays de Galles pour son premier match éliminatoire au championnat d'Europe 2008. Bien qu'opéré des épaules après la Coupe du monde, Petr Cech tiendra bien sa place dans les buts pour cette rencontre sinon capitale, déjà très importante pour le proche avenir de la sélection. Mais une présence que le gardien de Chelsea doit en partie au savoir-faire d'un physiothérapeute français...

Petr Cech,  photo: CTK
Après quinze ans passés au Centre de rééducation du sportif (CERS) de Capbreton, Denis Talbot a en effet rejoint l'équipe médicale du club londonien cet été. Suite à l'intervention chirurgicale subie par Petr Cech, c'est donc lui qui a pris en charge sa rééducation. Une remise à niveau dont les dirigeants de Chelsea ont souhaité qu'elle se poursuive tout au long du stage de préparation de la sélection tchèque cette semaine à Prague. Et c'est ainsi qu'après l'entraînement de jeudi matin, nous avons rencontré Denis Talbot, le polo frappé du Lion de Bohême sur les épaules.

« Ca représente beaucoup pour moi d'être ici et aussi pas mal de bouleversements puisque j'étais encore Français il y a un mois et demi, je suis devenu presque « Anglais » et me voilà « Tchèque » maintenant. Mais c'est surtout un grand honneur et des concours de circonstances qui sont toujours très intéressants dans une carrière. Et puis il y a le plaisir de suivre un joueur, Petr Cech, que j'ai appris à connaître depuis un mois dans le détail puisque je m'occupe de ses épaules. Et comme il se trouve que Petr est un garçon charmant et intelligent, ce n'est que du plaisir. »

-Comment votre venue est-elle perçue et comment avez-vous été accueilli par l'encadrement de la sélection ?

« Extrêmement bien, c'est vraiment très agréable depuis le tout début. La coopération avec l'équipe médicale se passe de la meilleure des façons qui puisse être. Et puis c'était vraiment une volonté de l'encadrement de mon club, Chelsea, de mettre en place les meilleures relations possibles entre le club et la sélection, par respect pour toutes les parties, et ce dans des circonstances aussi particulières qu'une reprise de compétition, moment très important pour Petr Cech. »

-Vous travaillez depuis quelque temps pour Chelsea. Comment ce « transfert » pour employer un terme courant dans le petit monde du football s'est-il passé ?

« J'ai souhaité relever un challenge qui m'a été proposé puisque Chelsea est un club qui, comme tout le monde le sait, a de grandes ambitions. Le service médical fait partie de cette ambition. A l'heure actuelle, un établissement de rééducation est en construction dans le club, et comme je viens d'un établissement de ce type assez connu en France, le CERS, on m'a demandé d'apporter cette expérience que j'ai depuis quinze ans pour le club de Chelsea. On a su me montrer la motivation des gens à vouloir la plus grande des qualités dans cet établissement et c'est toujours quelque chose de passionnant pour quelqu'un comme moi issu de ce milieu. »

-Quel genre de patient Petr Cech est-il et les joueurs s'intéressent-ils en général à leur rééducation et à ce que vous leur faites faire ?

« Oui. Les sportifs de haut niveau sont des gens qui connaissent très bien leur corps. Evidemment, quand ce corps ne fonctionne plus bien pour une raison ou pour une autre, ils s'intéressent beaucoup au pourquoi des choses. Il va sans dire que la rééducation ne peut se passer de beaucoup d'explications, ce qui est le cas de Petr. C'est un garçon très intelligent comme d'ailleurs la plupart des sportifs de haut niveau. On n'arrive pas au plus haut niveau sans être quelqu'un d'intelligent, contrairement aux idées reçues que la population peut parfois avoir. C'est donc beaucoup d'explications, beaucoup de pédagogie, et en général les sportifs de haut niveau sont des gens qu'il faut plutôt freiner. Ils ont tendance à en faire trop plutôt que pas assez, et notre travail consiste donc également, à travers cette pédagogie, à savoir leur faire prendre du repos et à savoir aménager des pauses dans leurs exercices. »