Foot : le championnat tchèque fait le pari des joueurs étrangers

L’entraîneur du Slavia, Jozef Chovanec (à dr.) et l'international russe Alexander Prudnikov, photo: CTK

La Gambrinus Liga, le championnat tchèque de football, reprend ses droits ce vendredi. Comme chaque saison, les deux grands clubs de Prague, le Slavia et le Sparta, font figure de principaux prétendants au titre de champion. Mais la lutte pour la première place ne sera pas le seul intérêt d’une compétition qui s’est largement ouverte aux joueurs étrangers ces dernières années.

L’entraîneur du Slavia,  Jozef Chovanec  (à dr.) et l'international russe Alexander Prudnikov,  photo: CTK
Le temps où seuls des joueurs slovaques complétaient les équipes tchèques, y compris celles des plus grands clubs que sont le Sparta et le Slavia pourtant habitués aux coupes européennes, est désormais révolu. Certes, les joueurs locaux restent très largement majoritaires dans les effectifs professionnels. Mais des noms à résonance étrangère et même parfois exotique apparaissent également désormais au sein de ceux-ci. Cette saison, on trouve même trace d’un joueur coréen au Baník Ostrava, ville dans laquelle s’est installé le constructeur automobile Hyunday, d’un Ethiopien au Slovan Liberec ou encore (pas nécessairement moins exotique) d’un jeune international russe au Sparta Prague. Au total, plus d’une vingtaine de joueurs possédant un passeport autre que tchèque ou slovaque sont arrivés à l’intersaison dans l’un des seize clubs de l’élite. Pour l’entraîneur du Slavia, double champion en titre, Karel Jarolím, cette ouverture des clubs tchèques est désormais une nécessité :

« C’est vrai qu’il y a de plus en plus d’étrangers. La raison est simple : ils sont pour la plupart beaucoup plus abordables financièrement que les joueurs tchèques. Les transferts entre clubs tchèques sont de plus en plus difficiles. D’abord parce que les clubs étrangers suivent de près notre championnat et ensuite parce que les clubs tchèques réclament des sommes d’argent trop importantes à l’échelle nationale même pour le Slavia ou le Sparta. Et puis l’autre raison est que les joueurs étrangers possèdent souvent quelque chose que les tchèques n’ont pas. Quand l’équipe est bien en place, je pense qu’ils apportent un plus. Et même si ce ne sont pas des joueurs de premier plan, ils sont suffisamment bons pour s’imposer dans notre championnat. »

Karel Jarolím  (à dr.),  photo: CTK
Le Slavia Prague est sans doute l’un des meilleurs exemples de cette nouvelle orientation des clubs tchèques vers l’étranger. Ainsi, deux internationaux tunisiens, tous deux nés à Paris, figurent dans son effectif. Il s’agit de Tijani Belaid, déjà présent les deux dernières saisons, et d’Hocine Ragued, qui, après avoir été formé au Paris Saint-Germain, arrive en provenance du club belge de Mons. Hocine Ragued aura la lourde tâche de remplacer Michael Tavares, parti l’hiver dernier à Hambourg, et de contribuer à la qualification du Slavia pour la phase de groupes de la Ligue des champions, un des deux grands objectifs du club pragois. Et l’entraîneur Karel Jarolím ne cache pas qu’il attend beaucoup de son international tunisien :

« Vous savez, Hocine Ragued n’est pas très connu, mais qui connaissait Tavares avant qu’il n’arrive au Slavia ? Même en France, où il jouait le plus souvent avec l’équipe réserve de Tours, il était un parfait inconnu ou presque. Pour ce qui est de Ragued, c’est vrai qu’il évoluait à Mons, qui n’est pas le meilleur club belge. Mais d’un autre côté, il joue souvent en équipe nationale tunisienne. Je pense donc qu’il a toutes les qualités pour se faire un nom chez nous. »

Dès samedi, la première journée proposera une affiche intéressante entre le Slavia Prague des deux internationaux tunisiens et le Mladá Boleslav de Noël Alexandre Mendy et de Ludovic Sylvestre, deux joueurs français présents, eux, depuis déjà plusieurs saisons dans le championnat tchèque.