Foot : l’Euro, une compétition qui réussit aux Tchèques

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La République tchèque aura l’honneur de disputer, samedi, à Bâle, le match d’ouverture du Championnat d’Europe 2008 contre la Suisse, pays co-organisateur de la compétition avec l’Autriche. Un peu curieusement, depuis la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, si les Tchèques ne sont parvenus qu’une seule fois à se qualifier pour la phase finale de la Coupe de Monde, ils n’ont en revanche jamais manqué au grand rendez-vous du gratin européen et y ont même le plus souvent fait bonne figure.

Finalistes en 1996 et demi-finalistes en 2004, les Tchèques ont souvent réussi de beaux parcours à l’Euro. Avant cela, la Tchécoslovaquie avait également terminé deux fois troisième, en 1960 d’abord lors de la première édition de ce qui s’appelait alors la Coupe d’Europe des nations, puis en 1980. Mais c’est surtout le sacre de 1976 à Belgrade, en Yougoslavie, après avoir battu les deux finalistes de la dernière Coupe du monde, qui restera à tout jamais gravé en lettres d’or dans l’histoire du football tchèque. En demi-finales, la Tchécoslovaquie avait fait exploser en prolongations (3-1) les Pays-Bas de Johan Cruyff avant de venir à bout en finale de l’Allemagne de Franz Beckenbauer et de Sepp Maier à l’issue d’une séance de tirs au but (2-2, 5 tab 3) entrée, elle aussi, dans la légende. En transformant le tir au but décisif d’une tir piqué au milieu du but allemand, Antonín Panenka donna en effet son nom à un geste et plongea tout un pays dans l’ivresse de la joie, comme en témoigne l’euphorie des deux commentateurs de la Télévision tchécoslovaque, le premier slovaque et le second tchèque :

Pavel Nedvěd,  Euro 1996,  photo: CTK
Vingt ans plus tard, lors de l’Euro 1996 organisé en Angleterre, la République tchèque participe à sa première phase finale depuis la fin de la Tchécoslovaquie. Emmenés par Pavel Nedvěd, Karel Poborský ou encore Vladimír Šmicer, tous encore parfaits inconnus du grand public, les Tchèques, sur lesquels personne ne compte, surprennent tout le monde. Tout en pratiquant un style de jeu à mourir d’ennui, ils sortent d’un groupe difficile (en compagnie de l’Allemagne et de l’Italie) pour parvenir jusqu’en finale en écartant notamment sur leur chemin la France de Zidane aux tirs au but. En finale contre l’Allemagne, à Wembley, les joueurs de Dušan Uhrin mènent au score avant qu’un doublé d’Oliver Bierhoff, l’avant-centre de la Mannschaft, ne ruine leurs espoirs. Ils sont victimes d’une grossière faute de main de leur gardien Petr Kouba et de la nouvelle règle du but en or en prolongation.

Après une édition 2000 ratée, éliminés dès le premier tour par les Pays-Bas et la France, les Tchèques sont de nouveau victimes d’une nouvelle règle, cette fois du but en argent, en 2004 au Portugal. Après un tournoi au cours duquel ils ont enchanté les observateurs, Milan Baroš, meilleur buteur de la compétition, et ses coéquipiers échouent contre la Grèce en demi-finales en encaissant un but juste avant la fin de la première prolongation.

Pour cette édition 2008, privés de leur capitaine Tomáš Rosický, blessé, les Tchèques ne font pas figure de favoris. Un statut qui leur convient toutefois plutôt bien, la Reprezentace n’étant jamais aussi dangereuse que lorsque l’on ne l’attend pas.