Foot – Ligue des nations : pour les Tchèques, c’est (déjà) mal barré

Oleksandr Zinchenko, photo: Václav Šálek/ČTK

L’équipe de République tchèque de football a raté son entrée en matière dans la nouvelle Ligue des nations. Malgré une entame de match idéale avec une rapide ouverture du score, la Reprezentace s’est logiquement inclinée devant son public contre une Ukraine supérieure (1-2), jeudi soir, pour son premier match de groupe. Reportage.

Oleksandr Zinchenko,  photo: Václav Šálek/ČTK
Pour être certaine de faire le plein, c’est à Uherské Hradiště (Moravie du Sud), à 280 kilomètres au sud-est de Prague, que la Fédération tchèque avait choisi de délocaliser cette grande première dans la nouvelle compétition mise sur pied par l’UEFA pour réduire le nombre de matchs amicaux sans grand intérêt et, aussi, car on n’en a jamais assez, assurer quelques rentrées d’argent supplémentaires. Et si les 8 000 places du petit stade du club morave avaient bien trouvé preneurs, une bonne partie était occupée par des supporters ukrainiens qui ont donné bien davantage de voix que les locaux. Récompensés de leur soutien, ce sont donc eux aussi qui, au bout du compte, ont pu laisser éclater leur joie au coup de sifflet final. Juste avant celui-ci, à la 3e minute du temps additionnel, Oleksandr Zinchenko, le prometteur milieu de terrain de Manchester City, avait en effet offert la victoire aux siens en profitant d’une mésentente, à la réception d’un centre, entre le gardien tchèque Tomáš Vaclík et son défenseur Jakub Brabec. Auteur de plusieurs parades de grande classe tout au long de la partie et meilleur joueur tchèque de la soirée, Tomáš Vaclík a finalement endossé le costume de héros malheureux de celle-ci :

« Bien sûr que cela gâche tout… Vous pouvez multiplier les arrêts, cela ne sert à rien si vous perdez à la dernière minute en encaissant un tel but. Cela fait partie du rôle ingrat du gardien. C’est l’inverse des attaquants. Si nous avions gagné à la dernière minute, ce n’est pas moi qui serais en train de répondre à vos questions, mais le buteur. C’est comme ça… C’est d’autant plus dommage ce soir qu’il n’y a que trois équipes dans le groupe et quatre matchs seulement à disputer. Chaque point est donc très important. Nous n’avons désormais plus le droit à l’erreur, mais on ne peut pas dire que nous ne pouvons déjà plus finir en tête de ce groupe. Il ne faut pas baisser la tête et continuer à croire en nos chances. »

Tchéquie - Ukraine,  photo: Luděk Peřina/ČTK
Très critiquée ces deux dernières années par les médias et son public pour son manque de résultats et, plus encore peut-être, pour la pauvreté de ses prestations, la Reprezentace ne pouvait pourtant pas espérer meilleure entame. Dès la 4e minute de jeu, Patrik Schick, sur un de ses tout premiers ballons, trouvait le chemin des filets ukrainiens d’un parfait enchaînement crochet- frappe. L’efficacité de l’attaquant de l’AS Rome ne suffisait cependant pas pour donner à la partie le sens escompté. Dominés dans l’entrejeu et contraints de reculer, les hommes de Karel Jarolím, trop limités techniquement, voyaient d’abord Yevhen Konoplyanka égaliser dans le temps additionnel de la première mi-temps. Et si la deuxième a été plus équilibrée, le sélectionneur tchèque était néanmoins contraint de reconnaître les limites de son équipe :

« Perdre un match dans les dernières minutes fait forcément très mal. C’est dur pour les garçons, même si c’est vrai que les Ukrainiens nous ont posé beaucoup de problèmes par leur vitesse et leur qualité technique. Cela a été mieux en deuxième période, nous avons modifié notre organisation, avons eu quelques possibilités et je pense même que le résultat aurait pu être différent avec un peu plus de réussite pour nous. »

Si un partage des points n’aurait pas été complétement usurpé, l’Ukraine, entraînée par Andriy Shevchenko, était néanmoins, quoiqu’en pense un sélectionneur tchèque que l’on accusera sur ce coup de manquer d’un poil d’objectivité, très certainement l’équipe qui méritait le plus de l’emporter. Et avant deux déplacements en Slovaquie puis en Ukraine en octobre, voilà les Tchèques déjà dans de sales draps, comme le concédait là aussi Karel Jarolím:

« Il aurait fallu prendre ne serait-ce qu’un point. Quand on ne gagne pas, il faut savoir au moins ne pas perdre. Si on veut encore espérer quelque chose dans cette compétition, il faudra bien récupérer ces points quelque part. Mais il ne reste déjà plus que trois matchs et nous disputerons les deux prochains à l’extérieur. Il faut rester confiant, mais ce ne sera pas simple. »

Ce sera même très compliqué, et ce revers contre l’Ukraine l’a confirmé, si besoin encore en était.