Foot – Ligue Europa : Lille trop fort pour le Sparta, le Sénégalais Sima nouvelle coqueluche au Slavia

Lille OSC - Sparta Prague, photo: ČTK/AP/Michel Spingler

Un club tchèque sera encore présent sur la scène européenne de football en février prochain. Ce sera le Slavia Prague, qui s’est qualifié pour les 16es de finale de la Ligue Europa en dominant nettement les Israéliens de l’Hapoël Beer Sheva (3-0) sur sa pelouse, jeudi soir. C’est fini en revanche pour le Sparta, logiquement défait à Lille (1-2), et le Slovan Liberec, malgré sa victoire à Gand (2-1).

En affirmant, peu après le coup de sifflet final, que le plus important en football n’est pas d’être la meilleure équipe, mais d’être celle qui inscrit le plus de buts, l’entraîneur du Sparta, Václav Kotal, a plutôt bien résumé la prestation de ses joueurs au stade Pierre Mauroy, jeudi soir.

Certes, en concédant deux buts dans les dix dernières minutes d'un match qu'ils ont subi l'essentiel du temps, les Pragois ont fini par baisser pavillon contre une équipe lilloise qui, techniquement notamment, leur était nettement supérieure.

Lille OSC - Sparta Prague,  photo: ČTK/AP/Michel Spingler

Néanmoins, après avoir ouvert le score grâce à une reprise de la tête du jeune Ladislav Krejčí II à l’approche du dernier quart d’heure, et ce alors qu’ils n’évoluaient plus qu’à dix suite à l’expulsion de leur défenseur international Ondřej Čelůstka quelques minutes plus tôt, ils ont longtemps cru qu’ils étaient le bon bout. Une victoire ou un résultat nul aurait en effet permis au Sparta de continuer à espérer une qualification avant la réception à Prague de l’AC Milan, jeudi prochain, lors de la dernière journée de la phase de groupes.

Les arrêts - parfois miraculeux - de son gardien roumain Florin Mita n’ont pas permis à l’actuel deuxième du championnat tchèque de résister jusqu’au bout, et comme le reconnaissait le milieu David Pavelka, tout autre résultat qu’un succès du LOSC aurait ressemblé à un hold-up :

« C’est difficile pour moi de dire quoi que ce soit de ce match, car je ne suis jamais rentré dedans. Je ne suis pas le seul, Lille nous a mis beaucoup de pression et nous n’avons jamais su développer notre jeu. Notre adversaire a eu beaucoup d’occasions, surtout en deuxième mi-temps, et nous ne méritions sans doute pas de prendre un point ce soir. La seule satisfaction est que nous sommes battus jusqu’au bout. Après nos deux défaites à la maison contre Lille et à Milan en début de compétition, ce n’est déjà pas si mal. C’était un groupe difficile et les deux équipes qualifiées nous étaient supérieures. »

Comme lors du match aller à Prague, marqué par un triplé de Yusuf Yazici, Lille s’est imposé contre le Sparta grâce au talent d'un autre de ses attaquants turcs. Auteur des deux buts nordistes coup sur coup, Burak Yilmaz a été le bourreau du Sparta. Il a surtout envoyé le LOSC en 16es de finale, et son entraîneur Christophe Galtier n’a pas caché son soulagement après-coup :

« On a dominé le match, avec beaucoup de situations favorables. J’ai trouvé l’équipe appliquée, concernée. On a concédé l’ouverture du score contre le cours du jeu. On savait pourtant que le Sparta avait de la présence dans les airs et sur les coups de pieds arrêtés. Etre menés en étant à 11 contre 10, ça peut faire mal à la tête. Il fallait de la présence dans la surface et les entrants ont été très bons. On est qualifiés ! Les joueurs sont allés chercher la qualification, le mérite leur en revient, surtout dans un groupe ouvert. »

Comme le Slovan Liberec, vainqueur à deux reprises de La Gantoise, le Sparta s’apprête donc à sortir de cette Ligue Europa non sans certains honneurs et avec six points au compteur - ce qui n'est pas si mal -, mais quand même avant la dernière journée...

Le jeune Sénégalais Sima porte le Slavia

Tout l’inverse du Slavia, qui a fait mieux qu’assurer le minimum contre Beer Sheva. Alors qu’un résultat nul leur aurait suffi pour se qualifier, les Pragois ont largement dominé les Israéliens et inscrit trois buts qui, tous, ont conclu des actions bien amenées, signant ainsi leur quatrième victoire consécutive dans la compétition.

Jan Kuchta et Abdallah Sima,  photo: ČTK/Michal Kamaryt

Auteur de deux nouveau buts, après ceux déjà inscrits contre Nice lors des deux matchs précédents, Abdallah Sima a une nouvelle fois été le meilleur joueur sur la pelouse jeudi soir. Arrivé en République tchèque en provenance de Thonon Evian et du National français (3e division nationale) l’été dernier, le jeune attaquant sénégalais (19 ans) est la grande révélation de cet automne. Jeudi soir, après une prestation XXL, l’entraîneur du Slavia Jindřich Trpišovský n’a d'ailleurs eu que des mots d’éloge pour son joyau africain :

« Il ne me surprend plus maintenant, mais sa progression est fulgurante et dans ce sens, oui, nous sommes tous surpris. Sima a été un des grands artisans de notre qualification. Quand je repense au fait qu’il était venu pour apprendre et s’adapter en équipe B et que nous ne l’avons inscrit sur la liste de nos joueurs pour la Ligue Europa qu’après quatre entraînements avec nous parce que nous avions des absents, je me dis que son histoire est incroyable. »

Jindřich Trpišovský  (à droite),  photo: ČTK/Michal Kamaryt

« Je ne lui vois pas de limites, tout en sachant qu’il est encore limité par le handicap de la langue puisqu’il ne parle que quelques mots d’anglais. Mais Abdallah est un garçon travailleur, à l’écoute, humble et consciencieux sur et en dehors du terrain. Il apprend très vite et au rythme où vont les choses, je me dis que je ferais peut-être mieux de le laisser un mois sur le banc des remplaçants pour ne pas qu’un club étranger vienne nous le prendre dès cet hiver. Même en cherchant, je ne lui vois aucun défaut. »

Et c’est promis, dès que la situation sanitaire le permettra, et avant donc qu’il ne quitte déjà la République tchèque pour un championnat européen plus relevé, nous vous ferons découvrir Abdallah Sima. En attendant, place au traditionnel grand derby pragois Sparta-Slavia ce dimanche avec la place de leader en jeu…