Foot – Ligue Europa : contre Lille, le Sparta était trop limité
Le Sparta et le Slavia Prague défaits respectivement par Lille (1-4) et les Israéliens de l’Hapoël Beer Sheva (1-3), le Slovan Liberec, vainqueur de La Gantoise (1-0), a été le seul des trois clubs tchèques en lice cette saison à faire bonne figure, jeudi soir, lors de la 1ère journée de la phase de poules de la Ligue Europa. A Prague, dans un duel entre leaders des championnats de République tchèque et de France, le Sparta n’a fait illusion que le temps d’une heure contre le LOSC.
Le football n’est certainement pas une priorité par les temps qui courent, mais ses amateurs espéraient néanmoins que cette 1ère journée de Ligue Europa égaierait quelque peu l’ambiance maussade qui, chaque jour un peu plus, coronavirus oblige, étreint la République tchèque. Les supporters pragois, ne serait-ce qu’eux, ont été contraints de déchanter et on imagine que la nuit qu’ils ont passée, s’ils sont parvenus à fermer un œil, n’a pas été bercée de doux rêves de qualification de leurs clubs préférés.
Sur ce point, l’horizon s’est même déjà considérablement assombri. Tant pour le Slavia, qui accueillera prochainement l’OGC Nice (5 novembre à Prague), défait sans gloire aucune en Israël sur la pelouse de l’Hapoël Beer Sheva (1-3), que pour le Sparta, lui aussi nettement battu par Lille (1-4), à la grande satisfaction de notre confrère de France Bleu Nord dont le commentaire résonnait dans le vide du stade de Letná à huis clos.
Des trois matchs mettant en scène des clubs tchèques jeudi soir, l’opposition entre les actuels leaders des championnats de République tchèque et de France était certainement la plus attrayante sur le papier. Mais trop vite réduit à dix (23e minute) suite à l’expulsion de son inexpérimenté stoppeur Ladislav Krejčí, coupable d’avoir annihilé une occasion de but en position de dernier défenseur, le Sparta a dû composer avec ses moyens trop limités du moment.
Et comme on se doutait, avant le coup d’envoi, qu’il aurait fallu que toutes les planètes soient alignées pour que les Pragois puissent espérer mieux que simplement rivaliser avec le LOSC, l’entraîneur tchèque, Václav Kotal, regrettait, assez légitimement, à l’heure de l’analyse, que ce soit plutôt l’inverse qui se soit produit :
« Nous nous étions bien préparés à affronter ce type d’adversaire. Bien sûr dans la mesure de nos possibilités du moment. Il a fallu improviser en défense centrale avec quatre absents, Adam Hložek (positif au Covid-19) n’a repris l’entraînement que l’avant-veille du match après dix jours d’arrêt et n’avait pas 90 minutes dans les jambes. Cela faisait aussi trois semaines que certains n’avaient plus joué un match. C’est comme ça, on l’accepte, toutes les équipes ont ce type de problèmes, mais tous les faits de jeu nous ont aussi été défavorables ce soir. »
« Notre entame de match a été catastrophique, mais je pense qu’ensuite nous avons su élever notre niveau de jeu en faisant mieux tourner le ballon. L’expulsion a tout fichu par terre et le but encaissé juste avant la mi-temps n’a forcément rien arrangé. Je félicite les joueurs pour leur réaction et l’égalisation en début de deuxième mi-temps (Bořek Dočkal, 46e), mais à dix, c’était compliqué pour nous. Notre adversaire a montré toute sa qualité. Il a su se montrer patient pour trouver l’ouverture et s’imposer. »
Patients après avoir d'abord été souvent maladroits ou imprécis devant le but pragois en première mi-temps, les Lillois ont alors fait parler leur vitesse et leur supériorité technique pour profiter des largesses d’une défense du Sparta qui n’était plus composée que de bric et de broc. Auteur de l’ouverture du score d’une frappe lointaine et finalement d’un triplé, le meneur turc Yusuf Yazici a été l’homme d’une soirée dont Christophe Galtier, l’entraîneur du LOSC, pouvait retenir beaucoup de positif :
« Nous avons fait une très bonne entame avec plusieurs situations favorables dans les 10 à 12 premières minutes comme nous pensions en avoir. Nous aurions dû mieux finir nos attaques pour mener au score. Ensuite, nous avons un peu cherché un second souffle, ce qui était peut-être lié au fait que plusieurs joueurs alignés d’entrée n’avaient pas beaucoup joué ces derniers temps. »
« Le Spartak (sic) est alors arrivé à poser son jeu et nous avons eu du mal à empêcher ses sorties de balle. Finalement, nous avons eu le bonheur de profiter de notre supériorité numérique et d’ouvrir le score. Au bout du compte, c’est très important de bien démarrer cette compétition qui est très compressée dans le temps. »
En 2009, en s’imposant (5-1) sur la pelouse du Slavia, le LOSC avait remporté la plus large victoire de son histoire européenne. En dominant cette fois presque tout aussi nettement le Sparta, les Dogues, malgré la fermeture des bars et restaurants, sont donc de nouveau repartis de Prague bien rassasiés.
Et si les Lillois ont sauvé l’honneur d’un football français qui affiche une nouvelle fois un bilan européen peu reluisant, c’est le club que l’on attendait sans doute le moins qui s’est chargé d’en faire de même avec le tchèque. Vainqueur (1-0) à domicile des Belges de La Gantoise, le Slovan Liberec a souffert et résisté comme il en a souvent l’habitude lorsqu’il se retrouve sur la scène continentale. La performance du club de Bohême du Nord, qui possède un des plus petits budgets de cette Ligue Europa, a été le rayon de soleil d'une semaine autrement encore bien tristounette pour le football tchèque.