Foot : pas de buts, pas de victoires, et pas de Coupe du monde pour les Tchèques ?
L’équipe de République tchèque de football a concédé un nouveau résultat nul (0-0) contre l’Italie, vendredi soir, à Prague, à l’occasion de son sixième match de groupe comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014 au Brésil. Un partage des points qui permet à la Reprezentace de conserver une chance de qualification, mais une chance de plus en plus minime…
Ces mots ont été prononcés par le sélectionneur tchèque en conférence de presse, quelques minutes après le coup de sifflet final du match contre l’Italie. Même si elle a effectivement livré ce qui est probablement sa meilleure prestation depuis que Michal Bílek est à sa tête, et qu’elle aurait sans doute mérité de l’emporter, la République tchèque a néanmoins concédé à Prague un nouveau match nul et vierge de buts qui ne peut nullement la satisfaire au regard de son classement dans son groupe de qualification. Avec un faible bilan provisoire de neuf points en six matchs, la Reprezentace figure toujours à la troisième place du groupe B, avec cinq points de retard sur la Squadra Azzura, leader tranquille, un sur la Bulgarie, deuxième, et trois d’avance sur le Danemark, qui a toutefois disputé un match de moins que ses rivaux. Autant dire que les choses sont plutôt mal engagées pour la République tchèque alors qu’il ne lui reste plus que quatre matchs à jouer.
Vendredi soir, face à une équipe d’Italie qui ne s’est pas procurée la moindre occasion de but et dont le meilleur joueur, et de loin, a été le gardien Gianluigi Buffon, c’est donc avec beaucoup de regrets que les Tchèques ont quitté la pelouse. Titularisé pour la première fois à la pointe de l’attaque, Libor Kozák résumait parfaitement en quelques mots le sentiment général :« Je pense que nous avons été meilleurs et nous avons eu beaucoup plus d’occasions que les Italiens. Nous sommes contents de notre jeu, mais déçus de ne pas avoir pris trois points. »
Pilier d’une défense jamais mise hors de position par des attaquants italiens visiblement plus soucieux d’en finir au plus vite et de partir en vacances que d’inquiéter la cage d’un Petr Čech au chômage pendant 90 minutes, le stoppeur Tomáš Sivok était un peu plus disert dans son analyse du dernier match de la saison :
« Nous n’avons pas encaissé de but, c’est une bonne chose, mais nous n’en avons pas marqué non plus …Vu toutes les occasions que nous avons eues et le déroulement du match, nous avons des raisons objectives d’être déçus. Nous avons été meilleurs que les Italiens, alors ce n’est pas prétentieux de dire que nous avons perdu deux points ce soir. Il ne faut pas baisser la tête. C’est mort pour la première place du groupe, on est trop loin de l’Italie, mais il y a encore suffisamment de matchs et de points en jeu pour que nous décrochions la deuxième place. »Pour terminer à cette deuxième place désormais devenue seul objectif réaliste et envisageable, les Tchèques devront toutefois faire preuve de plus d’efficacité devant le but adverse lors de leurs prochains matchs. Car même s’ils peuvent avoir la satisfaction légitime d’avoir dominé les vice-champions d’Europe en titre, Tomáš Rosický et ses partenaires ont déjà concédé leur troisième 0-0 depuis le début des éliminatoires. Pourtant, les occasions n’ont pas manqué vendredi, comme celle de Petr Jiráček en fin de match :
« Il y a eu un coup-franc que Jarda (Jaroslav) Plašil a tiré au deuxième poteau. J’étais seul, j’aurais peut-être pu mieux ajuster ma reprise, mais je n’avais pas beaucoup d’angle et le ballon a malheureusement fini sur le poteau. On verra plus tard si ce petit but que nous n’avons pas mis va nous manquer ou pas et si nous allons regretter de ne pas avoir gagné aujourd’hui. On est déçus bien entendu, on est bien conscients que ce résultat n’est pas la meilleure opération et n’augmente pas nos chances de qualification. Mais il reste quatre matchs à jouer, on va s’efforcer de tous les gagner et ce sera alors le moment de faire les comptes. »Au rythme où vont les choses et compte tenu de l’évolution du groupe, l’impuissance offensive est le mal qui pourrait condamner les Tchèques à rester une nouvelle fois chez eux l’été prochain, pieds sur la table et bière à la main devant leur écran de télévision, pendant que le reste du monde gambadera au soleil sur les pelouses brésiliennes. Depuis le début des éliminatoires, les hommes de Michal Bílek n’ont en effet inscrit que six buts, et encore, tous contre le Liechtenstein et l’Arménie, les deux derniers du groupe. En revanche, que ce soit contre l’Italie, la Bulgarie ou lors de leurs deux confrontations contre le Danemark, soit quatre matchs contre leurs trois adverses directs pour la qualification, ils ne sont jamais parvenus à trouver le chemin des filets. Un constat navrant auquel il faudra remédier à l’automne prochain pour pouvoir continuer à espérer. Car après le nouveau partage des points contre l’Italie, pouvoir continuer à espérer est bien la seule chose qui pouvait constituer un motif de satisfaction dans le camp tchèque, comme en convenait le capitaine Tomáš Rosický :
« On est encore vivants et on se battra jusqu’au bout. Si nous avions perdu, on aurait sûrement pu faire nos adieux à la Coupe du monde dès ce soir. C’est donc le point positif de la soirée. Mais c’est le seul, car une victoire nous aurait quand même bien relancés. Maintenant, il va falloir aborder nos quatre derniers matchs avec l’intention de les gagner, nous n’avons plus trop le choix si nous voulons au moins jouer les barrages. »Les Tchèques parlant à l’unisson vendredi soir, le discours du capitaine Rosický était également celui du sélectionneur Michal Bílek, pour une fois épargné par les critiques du public et des médias locaux :
« Nous sommes déçus par le résultat, car il y avait la place aujourd’hui pour battre l’Italie. Ce n’est pas le résultat que nous espérions, un point n’est pas suffisant et après ce match, notre situation dans le groupe reste malheureusement la même, c’est-à-dire très compliquée. Il va maintenant falloir prendre le maximum de points d’abord contre l’Arménie, puis à Malte et en Bulgarie et ramener un petit quelque chose de notre déplacement en Italie. Dans le cas contraire, c’en sera fini de nos chances de qualification. »
Trois victoires et un match nul: autrement dit, ce sont donc de dix points minimum dont les Tchèques auront encore besoin à l’automne lors de leurs quatre derniers matchs de groupe s’ils entendent terminer à la deuxième place de celui-ci, un classement qui pourrait leur permettre de participer aux barrages (seuls les huit meilleurs deuxièmes des neuf groupes de qualification de la zone Europe seront repêchés pour les barrages). Toutefois, même un parcours sans faute ne leur garantirait ni la première place et une qualification directe, ni même cette fameuse deuxième place. Pour cela, les Tchèques doivent désormais également compter sur un faux-pas de leurs concurrents italiens et surtout danois… Autant de comptes d’apothicaire auxquels les Tchèques ne seraient pas contraints s’ils avaient marqué un ou deux petits buts de temps à autre. Car les entraîneurs de football ont beau s’évertuer à répéter à leurs joueurs que le plus important est d’abord de ne pas encaisser de buts, il est bien aussi de ne pas oublier d’en marquer… Sinon, pas de défaite, certes, mais pas de victoire non plus, et au bout du compte, dans le cas présent pour les Tchèques, probablement pas de Coupe du monde.