Foot : Plzeň se rassied sur le trône
Plzeň est le nouveau champion de République tchèque de football. En battant Teplice (2-1) samedi lors de la 29e et avant-dernière journée de l’HET Liga, le Viktoria, qui possède désormais sept points d’avance sur le Slavia Prague, est assuré de terminer en tête du classement. Ce cinquième titre de son histoire qualifie directement le club de Bohême de l’Ouest pour la phase de groupes de la lucrative Ligue des champions la saison prochaine.
Ainsi s’exprimait l’ancien international français Rio Mavuba en octobre dernier, quelques jours avant la réception à Prague par le Sparta du Viktoria Plzeň. Un peu plus de sept mois plus tard, non seulement le Sparta, décevant quatrième, a conservé onze points de retard sur Plzeň, mais celui-ci, qui n’a cessé de caracoler en tête tout au long de la saison, a décroché un nouveau titre de champion. Un couronnement que le propriétaire du Viktoria, Tomás Paclík apprécie à sa juste valeur :
« C’est quelque chose d’absolument exceptionnel pour nous. Il faut quand même bien se rendre compte que c’est notre cinquième titre de champion en huit ans. Même si la seconde moitié de la saison n’a pas été à la hauteur de nos attentes, nous sommes ravis d’être sacrés devant notre public une journée avant la fin du championnat. »
En début de saison pourtant, alors que le Slavia, champion en titre, et le Sparta avaient investi d’importantes sommes - à l’échelle tchèque - sur le marché des transferts, peu nombreux étaient les observateurs qui auraient parié sur un retour de Plzeň tout en haut de la hiérarchie nationale au nez et à la barbe des deux grands clubs pragois. Manager général du Viktoria, Adolf Šádek avait néanmoins alors affirmé ne pas avoir revu ses ambitions à la baisse :« Notre relative discrétion peut être un avantage. Les médias portent davantage d’attention aux autres clubs et la pression est moins importante pour nous. Ceci dit, je ne suis pas d’accord quand j’entends dire que Plzeň est le troisième favori pour le titre. Peu importe les sommes investies par les autres, nos objectifs restent les mêmes que pour le Slavia et le Sparta. »
Ce titre, le Viktoria le doit d’abord à une première moitié de saison quasi-parfaite. Resté invaincu durant toute la phase aller du championnat, avec un seul résultat nul concédé en seize matchs, Plzeň a passé la traditionnelle longue trêve hivernale avec une avance de quatorze points en tête du classement. Un matelas sans doute trop confortable pour les hommes de l’ancien sélectionneur Pavel Vrba qui ont concédé quatre défaites et ne se sont imposés qu’à quatre reprises au printemps durant la phase retour.Heureusement pour eux, leurs poursuivants, à l’image du Slavia défait sur sa pelouse par Jablonec (1-3) samedi, ont fait preuve de la même irrégularité dans leurs performances et ont multiplié les faux-pas. Du coup, c’est avec leurs 11 000 supporters qui avaient rempli la petite Doosan Arena et indispensables verres de bière à la main que les joueurs du Viktoria ont pu fêter leur victoire samedi…
Déjà sacré en 2011, 2013, 2015 et 2016, Plzeň, jouera donc la phase de poules de la Ligue des Champions en 2018-2019. Ce sera déjà la troisième fois de son histoire, mais compte tenu des résultats en dents de scie de ces trois derniers mois, la question se pose de savoir si cette participation, au-delà de l’aspect financier, est une bonne chose sportivement pour le club. Une dure réalité dont Tomás Paclík est bien conscient :
« Il est évident, après notre seconde moitié de saison décevante, que nous avons vraiment beaucoup de choses à améliorer. Il s’agira donc de faire le bilan et de bien analyser la situation de façon à pouvoir être compétitif la saison prochaine. J’ai bien entendu ma petite idée sur la chose, mais vous vous doutez bien que ce n’est pas aux médias que je vais aujourd’hui en faire part. »
En attendant le tirage au sort des poules de la prochaine Ligue des champions, le 30 août à Monaco, bien du travail attend donc les dirigeants de Plzeň et leur entraîneur Pavel Vrba, LE grand artisan du retour du club au tout premier plan. Avec des joueurs expérimentés mais vieillissants comme David Limberský, Milan Petržela, Matuš Kozáčík, Roman Hubník ou encore Daniel Kolář, tauliers qui ont tous passé la trentaine, l’équipe a besoin d’un nouveau souffle et d’une nouvelle énergie. Ce sera là le principal défi pour le Viktoria cet été pour continuer à concurrencer le Slavia et le Sparta en République tchèque et que le rêve de la Ligue des champions ne tourne pas au cauchemar la saison prochaine.