František Řečinský
Journaliste, écrivain et poète, František Řečinský est actuellement éditeur et rédacteur en chef du mensuel pour compatriote vivant à l’étranger České listy, publié avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères de la République tchèque. Depuis 2007 le magazine est uniquement publié sur Internet, accompagné d’une publication annuelle imprimée. F. Řečinský est également rédacteur responsable de l’annexe du bimensuel des compatriotes Bienvenues au cœur de l’Europe (Vítejte v srdci Evropy) en coopération avec le Ministère des Affaires étrangères de la République tchèque. Depuis 1992, il a occupé de nombreux postes rédactionnels. En effet, il a assumé les fonctions de rédacteur en chef du bimensuel Normes juridiques de la République tchèque. Il a également été chargé du marketing de la rédaction de la littérature économique au sein de la maison d’éditions Grada Publishing, ainsi que des relations extérieures du mensuel Antique.
Aussi cet homme au physique d'un loup de mer se consacre depuis trente-cinq ans à écrire des contes pour enfants ayant entre quatre et huit ans. C’est au cours de cette période que les enfants développent leur imagination et sont les lecteurs les plus reconnaissants. Ses contes Barabka, Le petit gnome oublié (Barabka, Zapomenutý permoník), La vipère Pironne (Zmijounek), Un intrus (Vetřelec) et Les vieilles sorcières de la forêt noire (Jedubaby z černého lesa) ont été traduits en français, en espagnol, en anglais et en allemand. Ces récits font tous partie d’un recueil dans lequel sont réunis les contes de B. Němcová, B. M. Kulda et K.J. Erben, écrivains et conteurs tchèques célèbres du XIXe siècle. Son dernier conte pour enfants le Dragon Kalvác (Drak Kalvác), illustré par Bedřich Glaser, a été publié en 2006 par la maison d’édition de Jiří Kapička – IKARUS. Le livre a eu un énorme succès et qui pourrait mieux en parler que l’auteur František Řečinský.
« Les lecteurs, surtout les lecteurs adultes, me pose souvent la question comment j’ai trouvé le nom Kalvác. Certain s’imaginent même qu’il est d’origine celte, mais la réalité est beaucoup simple. Au cours d’un week-end à la maison de campagne à Slapy, je me suis disputé avec mon beau-frère, ingénieur dans le bâtiment. De quinze ans mon aîné, il estimait qu’il avait raison en ce qui concernait un détail sur les travaux de reconstruction de notre maison de campagne familiale. Et moi je n’étais pas d’accord avec lui. Alors nous nous sommes séparés en mauvais termes. Lorsque dimanche je suis arrivé à Prague, je me suis assis devant ma machine à écrire et j’ai tapé une histoire sur un dragon vaniteux et obstiné. Le week-end suivant, nous nous sommes réconciliés et j’ai fait suite à l’histoire. Le dragon améliora sa conduite et commença à se rendre utile. Le nom de mon beau-frère était Kykal Václav donc de là Kal - terminaison de Kykal et Vác - début du nom Václav. L’histoire se passe à Slapy et à Štěchovice d’où le nom du village Slapovice. Beaucoup de noms qui apparaissent dans l’histoire sont soit des noms historiques, contemporains, des noms de personnes ayant vécu ou vivant en ces lieux.»
František Řečinský est né le 15 février 1946 à Mariánské Lázně en Bohême de l’Ouest. Lorsqu’il a quatre ans, sa famille déménage à Slapy nad Vltavou en Bohême centrale. Son père est géodésien et géomètre photographe et sa mère femme au foyer. C’est une famille catholique libérale, et dès l’âge de cinq ans František commence à servir la messe dans l’église de sa ville. Il est tellement impressionné par l’ambiance des cérémonies qu’il veut devenir prêtre. Plus tard il change d’avis et s’intéresse au métier d’éboueur. Puis à quatorze ans il se ravise encore et il se met à penser sérieusement à une carrière de pilote d’avion. Pourtant vers seize ans il est pris d’un tel engouement pour la poésie et les arts plastiques qu’elles ne pouvent laisser de place à d’autres activités intellectuelles. Malgré tout il est un sportif très actif. Il fait beaucoup de vélo et il a joué au hockey sur glace jusqu’à son service militaire. Et comme la petite ville de Slapy nad Vltavou où František grandit est située sur la Vltava, il nage très jeune comme un poisson. Mais sa grande passion reste la marche.
Quant aux études, il choisit de suivre la trace de son père et passe les examens d’entrée à l’école industrielle de géomètrie. Immédiatement après le baccalauréat, âgé de dix-huit ans, il est obligé de faire son service militaire pendant deux ans. A son retour il se demande de quoi sera fait son avenir. Il est jeune et il manque d’argent. Un jour, il passe par hasard à côté de Konstruktiva – une société en bâtiment. Il n’hésite pas et entre pour demander du travail. Sans avoir aucune expérience, il est tout de même embauché comme terrassier. Peu lui importe, il gagne beaucoup plus d’argent qu’e s’il était dans un bureau. En peu de temps il améliore sa position et travaille en tant qu’ouvrier de construction. Dès cette époque il commence à publier des dessins humoristiques. A la fin des années 1960, il tente les examens à l’Académie des arts plastiques à Prague. Après trois échecs il décide d’abandonner. En 1970, avec l’aide de ses amis, il expose ses œuvres plastiques à Slapy. C’est également pendant cette période qu’il caresse l’idée de faire des études de journalisme à l’Université. Mais les concessions exigées pendant examens et les études le découragent à un tel point, qu’il en repousse l’idée à tout jamais. Dès 1979 il publie ses poèmes, nouvelles, profils, critiques, vers et contes pour enfants. Et d'où vient l'inspiration ? La parole est à František Řečinský.
« Pratiquement tous les contes que j’ai jamais écris se passent dans la région du bassin central de la Vltava, c'est-à-dire depuis Davle, passant par Štěchovice, Slapy jusqu’à Živohoštˇ. Je me suis inspiré des légendes, des récits des ancêtres et des témoins de l’époque, que je notais depuis ma jeunesse. Une inspiration non moins importante m’a été fournie par les les noms locaux des différentes parties de la région, surtout la partie des anciens Svatojánské proudy, source de différentes histoires, les noms de rapides ou de rochers, inscrits sur les anciennes cartes, les histoires sur les draveurs etc. Il en est de même pour les collines et forêts environnantes : Na Vartě, Loučovák, Čihovák…De telles inspirations suffisaient à développer mon imagination. Et de la même façon naissaient mes petits poèmes et mes nouvelles et histoires. Donc je me suis toujours inspiré des endroits où j’ai passé mon enfance, ma jeunesse et où je reviens toujours».
Jusqu’en 1992 il travaille comme inspecteur des monuments historiques et géomètre des mines au cours de la construction du métro praguois. Trois ans après la révolution de velours František Řečinský est nommé rédacteur du quotidien Zemědělské noviny (ZN) – actualités locales. Il devient aussi le responsable de la distribution de l’hebdomadaire Prager Zeitung au sein de la maison d’édition Prago Media, ainsi que celui des publications de la Fondation de Bernard Bolzano. Deux ans plus tard, il est nommé collaborateur externe de la distribution du bimensuel Rectus Reality. Entre 1995 et 2002, il travaille comme collaborateur externe de la maison d’édition Prago Media News. Au cours de toutes ces années il a également coopéré avec des rédactions importantes en tant que rédacteur en chef et manager indépendant du marketing et des relations extérieures.
Tous les métiers et professions que František Řečinský a exercés pendant l »époque communiste avaient l’avantage qu’il n’avait aucune obligation d’être membre du Parti ou d’autres organisations communistes. Il ne figure donc pas sur la liste des collaborateurs de la Police d’Etat (STB). En revanche, il est écoeuré par la situation créée à la suite de la révolution de Velours de 1989. D’après lui, la dictature sans scrupule des bolchéviks a été remplacée par une dictature encore plus brutale, celle de l’argent.František Řečinský est divorcé deux fois, il est père de deux filles et il a une petite fille du nom de Rásika. Depuis quinze ans il vit en ménage avec la graphiste littéraire Jarmila Mašková.