Prague et les relations russo-géorgiennes
Les dirigeants des 25 retrouvent pour la première fois ce vendredi en Finlande le président russe, invité au sommet européen informel de Lahti. Les pays membres de l'UE sont partagés entre leur volonté d'approfondir leurs relations avec ce « partenaire stratégique » et leurs inquiétudes face à l'évolution autoritaire du Kremlin. Force est de constater que ce sont certains des anciens pays du bloc communiste, dont la République tchèque, qui sont plus réticents que d'autres à rester discrets en ce qui concerne la politique de Moscou vis-à-vis de Tbilissi.
C'est d'ailleurs le ministre tchèque des Affaires étrangères, Alexandr Vondra, qui a initié le débat mardi dernier au Luxembourg, lors de la rencontre des chefs de la diplomatie de l'UE. Son premier secrétaire, Tomas Pojar, explique :
« Nous sommes inquiets du développement des relations russo-géorgiennes et appelons les deux parties à renouer le dialogue. Les sanctions économiques imposées par la Russie nous paraissent être un peu inadéquates et peu à même de calmer la situation. Nous soutenons un règlement pacifique des conflits en Abkhazie et en Ossétie du sud, et respectons l'intégrité du territoire géorgien. »
Les plus grands pays de l'UE font pour l'instant preuve d'une certaine mansuétude à l'égard du régime de Poutine, qui a repris en mains ces dernières années les immenses ressources énergétiques du pays. Même s'il affirme que de bonnes relations avec Moscou sont importantes pour tous, Tomas Pojar précise qu'elles n'empêchent pas les critiques :
« Nous avons intérêt à maintenir les meilleures relations possibles avec la Russie. Et en ce qui concerne les relations russo-tchèques, de notre point de vue, ces relations sont très bonnes. Mais d'un autre côté, dans une relation équilibrée entre partenaires, il est normal que lorsque l'un n'est pas d'accord avec les actes de l'autre, il manifeste son désaccord. Nous sommes convaincus qu'une solution pacifique dans le sud du Caucase est dans l'intérêt de tous, de l'Europe, de la Russie, de la Géorgie et de ses voisins dans la région. »
Et Prague se dit prêt, si les parties en font la demande à l'avenir, à servir de médiateur entre Russes et Géorgiens.