Gigantesque escroquerie immoblière

Petr Smetka, le chef de H-System, photo: CTK

Est-ce l'escroquerie du siècle? En tout cas tout indique, dans une affaire très compliquée et en début de jugement, que la société immobilière H-System a escroqué quelque 1200 clients de leurs avances sur des logements à construire.

Petr Smetka,  le chef de H-System,  photo: CTK
La fondation de H-System par le jeune entrepreneur Petr Smetka remonte à 1993. Cette société, qui faisait appel au public, promettait à l'époque, moyennant une avance et un crédit bancaire dont elle s'occuperait, des appartements et maisons familiales clé en main dans un délai de deux à trois ans. Trois ans après, des centaines de souscriptions ont été enregistrées, mais seuls 20 appartements sont homologués. Impatients et prudents, les clients déposent plainte.

Un arrangement partiel semble avoir été trouvé en 1998, les victimes ayant créé une coopérative immobilière à laquelle H-System a transmis 350 millions de couronnes, avant de déposer le bilan. Trois de ses responsables sont mis en examen. L'escroquerie semble alors ne plus faire de doute, les suspects ayant su, dès 1994, qu'ils ne pouvaient pas remplir leurs engagements, et ont continué tout de même à signer des contrats et encaisser des avances.

Mais c'est à se demander si cette translation de 350 millions de couronnes à la fameuse coopérative n'était qu'un épisode dans une machination décidément tortueuse. Car, à leur tour, en l'an 2000, deux des responsables de cette coopérative sont mis en examen. L'affaire sent décidément mauvais et d'anciens cadres de H-System vont même faire l'objet d'une attaque à l'explosif.

Aujourd'hui, cinq cadres de H-System sont devant la justice. Mais l'affaire se complique. Car voilà que des employés de la Komercni Banka (Banque commerciale) sont mis en examen pour avoir accordé à Petr Smetka des emprunts douteux d'un montant de 800 millions de couronnes, au titre de H-System et, surprise, d'autres sociétés encore. La dette de Smetka à l'égard de la Komercni Banka serait de l'ordre de 1,2 milliards de couronnes, à quoi s'ajoutent les avances non restituées aux 1200 clients.

Voilà l'écheveau que doit démêler le tribunal dans des audiences interminables et où plusieurs anciens cadres de cette banque sont entendus. Une affaire qui ne fait que commencer et fera probablement d'étonnants petits.

Auteur: Omar Mounir
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