Greenpeace demande l’interdiction de l’exploitation forestière dans les monts Métallifères orientaux

Les monts Métallifères

Greenpeace demande au ministère tchèque de l’Environnement une mesure provisoire pour interdire l’exploitation forestière dans une zone des monts Métallifères qui devrait être laissée à sa libre évolution.

D’après une information relayée par le serveur ekolist.cz, l’ONG Greenpeace a fait appel auprès du ministère tchèque de l’Environnement contre la décision de l’autorité régionale concernant l’exploitation forestière dans les monts Métallifères orientaux, qui sont classés « zone spéciale de conservation » en droit de l’Union européenne.

En effet, en août dernier, à l’issue de quelque sept années de négociations, l’autorité régionale et la société I.H. Farm étaient parvenues à un accord de protection, qui entrera en vigueur en janvier 2022. Cet accord délimite de façon précise la zone de non-intervention ; néanmoins, celle-ci ne représente que 200 hectares de forêt, soit environ un quart seulement de la zone concernée. De plus, le reste de la zone doit être géré exclusivement en sous-étage et de manière sélective, en s’engageant à ne pas réduire la proportion des peuplements les plus anciens et à respecter la composition naturelle en espèces de la forêt. Ce qui peut sembler rassurant sur le papier n’est pourtant pas suffisant, car selon Greenpeace, « cette démarche n’offre en soi aucune protection pour les groupes d’organismes concernés, car elle peut être menée de manière aussi intensive que la gestion passive. Par exemple, tous les vieux arbres peuvent être retirés du peuplement. »

Selon Nikol Krejčová, de Greenpeace, malgré l’importance supranationale du site, qui est également inclus dans le réseau européen Natura 2000, l’autorité régionale a privilégié l’intérêt économique du propriétaire par rapport à l’intérêt public. « La demande de protection plus cohérente des hêtraies, soumise par les experts de la Société ornithologique tchèque, la ville de Horní Jiřetín et l’organisation Greenpeace, a été rejetée par l’autorité régionale, et nous avons donc fait appel au ministère de l’environnement, qui est responsable de la protection de Natura 2000. Nous espérons que le ministère arrêtera rapidement l’exploitation forestière dans son intégralité », a déclaré Mme Krejčová.

Le ministère argue cependant que la non-intervention n’est pas la seule façon de prendre soin d’une zone forestière aussi large ; selon lui, la gestion écologique telle qu’elle a été prévue par l’accord de protection est également une solution.

Greenpeace n’est pas isolée dans ce combat pour les forêts de hêtres des monts Métallifères : dans une pétition, près de 13 000 citoyens se sont prononcés contre l’abattage et pour que l’ensemble du site soit libre de tout empiètement, et des scientifiques ont également lancé un appel au ministère tchèque de l’Environnement.