Gustav Bubnik, champion du monde de hockey sur glace et rescapé du camp de travaux forcés Vojna... Témoignage.
Nous en avons parlé dans nos émissions : cette semaine à été inauguré, près de Pribram, le Mémorial Vojna dédié aux victimes du communisme. Il se trouve à l'emplacement de l'ancien camp de travaux forcés, à deux pas des mines d'uranium, où ont été internés, dans les années 1950, les prisonniers politiques. Le régime communiste y plaçait, tout simplement, des personnes "dangereuses", pour telle ou telle raison, et dont il voulait se débarrasser. Ainsi, des personnalités de la vie publique, de la culture, de l'Eglise, et aussi des athlètes se sont retrouvés, pendant plusieurs années, réduits à l'état d'esclave... Mercredi, lors de l'ouverture solennelle du Mémorial Vojna, j'ai rencontré un de ces anciens prisonniers, dont la vie ressemble à un film d'action. Mais non, ce qu'il raconte, n'est pas une fiction, mais la réalité pure et dure, qui donne des frissons...
Gustav Bubnik, a été membre de l'équipe nationale de hockey sur glace, championne du monde et d'Europe en 1947, à Prague, et en 1949, à Stockholm. Avant le départ pour le championnat du monde de Londres, en 1950, les hockeyeurs ont été arrêtés, accusés d'espionnage et de haute trahison et condamnés à de lourdes peines qu'ils allaient purger dans les mines d'uranium, à Vojna, à Jachymov et ailleurs. Le 18 mai 2005, quelques jours après l'arrivée triomphale de l'équipe tchèque de hockey sur glace à Prague, après sa victoire au championnat du monde de Vienne, Gustav Bubnik s'est souvenu...
"Nous avons vécu de pareils moments de gloire au retour de Stockholm, en 1949. Nous sommes arrivés en train, qui avait huit heures de retard. Ensuite, nous avons aussi traversé le centre de Prague en bus, de la Gare centrale, à travers la place Venceslas et l'avenue Nationale jusqu'au centre sportif la Maison Tyrs. Malheureusement, un an plus tard, nous nous sommes retrouvés de nouveau à la Gare centrale, mais cette fois-ci nous avions des menottes aux poignets et nous sommes allés tout droit devant la Cour d'appel."
Pourquoi ce procès ? Les autorités communistes craignaient que les hockeyeurs ne quittent le pays, à l'instar d'autres fugitifs célèbres, comme le joueur de tennis et vainqueur de Wimbledon Stanislav Drobny ou la patineuse Aja Vrzanova. C'était aussi un moyen efficace d'intimidation... des athlètes, du public en général... Gustav Bubnik :"La vie dans ce camp-là était très dure. Pour son commandant Duba, la vie humaine n'avait aucune valeur. D'ailleurs, nous ne sommes que trois à être toujours de ce monde. Les autres membre de l'équipe sont morts des suites de la leucémie, à cause du travail dans les mines d'uranium. Finalement, nous n'avons passé que cinq ans dans les camps. Après, nous avons été libérés. Le président Zapotocky a proclamé que nous étions victimes d'une erreur de justice... "