Handball : la République Tchèque s’incline contre la France, David ne renverse pas Goliath

Tchéquie - France, photo: ČTK

Il n’y a pas eu de surprise mercredi soir, à Brno. La République tchèque de handball s’est logiquement inclinée (24-34) contre la France pour son cinquième match de poule comptant pour les éliminatoires du championnat d’Europe 2016 de handball. Malgré l’important écart entre les deux équipes, la réception des champions du monde, champions olympiques et champions d’Europe en titre a été l’occasion d’une bien belle fête dans la capitale morave.

Tchéquie - France,  photo: ČTK
Malgré une ambiance à la hauteur de l’évènement et digne de l’hôte du jour, la Reprezentace n’a pu rééditer son exploit de novembre 2008 contre la meilleure équipe de hand au monde de ces dernières années. Bien que soutenus de bout en bout par leurs 3 000 supporters, les valeureux Tchèques n’ont jamais été en mesure d’inquiéter véritablement les doubles champions olympiques et quintuples champions du monde. Lors de cet avant-dernier match qualificatif pour l’Euro 2016, les Tchèques, amputés de plus d’une dizaine de leurs titulaires habituels, tous blessés, se sont inclinés par dix buts d’écart. Cette large défaite, la troisième concédée contre les Experts cette saison, ne les empêche cependant pas de conserver leurs chances de qualification pour la phase finale de l’Euro 2016.

Les Tchèques tiennent la cadence pendant un quart d’heure

Partie tambour battant dans cette rencontre, la sélection tchèque a tenu le rythme le temps d’un bon quart d’heure, le temps pour l’équipe de France, elle aussi remaniée, de se mettre en route. La partie est tout de suite plaisante et débridée, les locaux entretiennent l’illusion au tableau d’affichage avant de payer leur débauche d’énergie. Ils finissent alors par plier sous les coups de boutoir d’une équipe de France emmenée par un Luc Abalo et un Cédric Sorhaindo très en jambes qui encadraient de jeunes pousses comme Kentin Mahé ou Mathieu Grebille. 16-10 à la mi-temps pour l’équipe de France qui n’a pas semblé forcer son talent outre mesure, comme l’a confirmé l’entraîneur français, Claude Onesta, au terme des soixante minutes :

« L’équipe adverse avait toute son énergie en début de match. Petit à petit, l’énergie devient plus rare et donc les différences se font moins souvent et moins facilement. On savait que si on était stable défensivement et que si on ne s’affolait pas trop, sur le registre de jeu et sur les possibilités de remplacement que l’on a, on serait devant. C’est vrai qu’on avait une équipe très jeune et c’est plutôt intéressant d’imaginer l’avenir avec toute cette jeunesse qui a déjà cette qualité. »

Les Tchèques sonnent la révoltent puis s’essoufflent

Tchéquie - France,  photo: ČTK
Dès le début de la seconde mi-temps, les Tchèques essaient de refaire leur retard en repartant pied au plancher. Mais, sûrs de leur force, les Français contiennent l’abordage et donnent une réponse cinglante grâce à la réussite insolente au tir de Timothey N’guessan, qui enchaîne cinq buts, et aux contres éclairs de l’ailier de poche Mickaël Guigou, rentré en seconde période.

Le rythme de la rencontre finit alors par baisser d’intensité et l’écart au tableau d’affichage se stabilise à +10 en faveur des Français. Très affaiblis par les absences, les joueurs tchèques ont fini la partie sur les rotules comme l’a confié le joueur de Saint-Raphaël, Jan Stehlík :

« C’était difficile. Les Français ont été beaucoup mieux. On a eu un moment où on n’a pas été très bien. On a fait beaucoup de fautes. On a beaucoup de blessures, ça se voit à ce niveau. La France a beaucoup de joueurs qui sont très bons. Pour nous, c’était vraiment très difficile. »

Le score final de 34 à 24 reflète la physionomie de la partie. Le manager tchèque Karel Nocar, ex-joueur de Chambéry, est revenu sur la prestation de son équipe :

« Gagner ? Il ne fallait pas rêver. Parce que si l’équipe de France joue à son niveau, c’est déjà difficile de la battre avec une équipe au complet. Mais, ici, c’est un endroit magique pour nous parce qu’en 2008 on l’a déjà battue. C’était une grande fête avec l’équipe de France au complet, donc c’était possible. Mais aujourd’hui on voulait montrer un autre visage même avec une jeune équipe et malgré nos blessures. ».

Son de cloche différent du côté français, où Daniel Narcisse a souligné l’état d’esprit irréprochable de son équipe :

Tchéquie - France,  photo: ČTK
« C’était une bonne soirée pour nous évidemment. On a été sérieux dans la préparation du match, où on a fait des entraînements malheureusement sans avoir beaucoup de temps. Tous le monde était concentré sur le peu d’entraînement qu’on avait. Avec quelques changements importants avec l’absence de Nikola (Karabatic) en défense, ça pouvait changer toute la défense. Mais on a montré qu’on était hyper concentré et sérieux tout le long du match. Tout ce qui fait que cela a été une belle rencontre pour nous. »

Deuxième du groupe H à égalité de points avec la Macédoine, les Tchèques devront remporter leur dernier match de poule contre ces mêmes Macédoniens dimanche après-midi à Skopje pour se qualifier pour le championnat d’Europe. Karel Nocar se projette déjà au-delà de ce match décisif et essaye de proposer des solutions pour le handball tchèque :

« Il faut qu’on travaille sur le long terme. Le handball tchèque ne produit pas des joueurs de grande qualité. Nous, ce qu’on doit faire, c’est se reconstruire dans la durée. C’est ça la chose la plus importante. Après, bien sûr que si on est qualifié pour un championnat du monde ou d’Europe, c’est important pour la popularisation du handball. Mais après, si on va là-bas, si on participe, c’est déjà bien. Mais pour faire quelque chose dans une compétition de ce type, il faut produire de bons joueurs, créer une plus grande concurrence sur tous les postes. »