Hausse des salaires : les médecins hospitaliers toujours en colère
Un grand nombre de médecins hospitaliers tchèques continuent de manifester leur mécontentement. Selon le mémorandum signé à la fin de l’année dernière par les syndicats et le ministère de la Santé, leurs salaires devraient être revalorisés de 6,25 % depuis le début de l’année. Or, beaucoup, notamment dans les centres hospitaliers régionaux, se plaignent de n’avoir toujours rien reçu.
Le ministre estime pour sa part que l’augmentation des salaires est l’affaire des syndicats, auxquels il revient de négocier avec les directions des hôpitaux. Leoš Heger affirme que l’argent supplémentaire provenant de la taxe sur les assurances santé devrait permettre aux hôpitaux de verser à leur personnel les salaires promis :
« Nous en sommes arrivés à une situation que je qualifierais de paradoxale, à savoir que les hôpitaux universitaires reçoivent des compagnies d’assurances 2 % de plus et les hôpitaux régionaux 4,5 %. L’inflation, le développement de la médecine, le taux de TVA sont les mêmes pour ces deux types d’hôpitaux, et pourtant seuls les hôpitaux universitaires sont capables de faire face à la situation. »Toujours selon le ministre, outre l’argent versé par les compagnies d’assurances, les hôpitaux doivent pouvoir financer la revalorisation des salaires des médecins grâce au report de certains investissements et à l’achat de matériel moins onéreux. Leoš Heger a également demandé aux régions d’aider leurs hôpitaux. Mais les régions refusent, avançant l’idée que la promesse a été faite par le ministre, et que, par conséquent, c’est à lui d’assurer le financement à la suite de l’accord passé avec les syndicats.
En attendant de trouver une solution, les syndicats devaient rencontrer le Premier ministre, Petr Nečas, ce jeudi. Mais pour l’heure, ils veulent d’abord faire preuve de patience, comme l’explique Dagmar Žitníková :
« Nous ne prévoyons aucune manifestation, notre priorité est vraiment de trouver un terrain d’entente avec monsieur le ministre. Nous voulons qu’il respecte ses engagements et fasse ce qu’il a promis. Si, malgré tout, il devait y avoir de nouvelles protestations, nous ne voulons pas qu’elles menacent les patients et gênent les gens malades qui ne sont pas responsables de la situation. »
Avant l’augmentation promise, les praticiens hospitaliers tchèques touchaient (et continuent donc pour l’heure de toucher) en moyenne un peu moins de 2 000 euros bruts par mois, heures supplémentaires comprises. Pour l’ensemble de la population tchèque, le salaire mensuel moyen brut s’élève à environ 1 000 euros.