Helena Trestikova et Jiri Cunek : premières fissures dans le nouveau gouvernement

Helena Trestikova, photo: CTK

Une semaine à peine après son investiture par la Chambre des députés, le gouvernement formé par le chef de la droite libérale, Mirek Topolanek (ODS) fait face à de sérieux problèmes. Mercredi, la cinéaste Helena Trestikova a démissionné du poste de ministre de la Culture. Le vice-Premier ministre chrétien-démocrate Jiri Cunek, lui, est soupçonné de corruption.

Helena Trestikova,  photo: CTK
Sa nomination au poste de ministre de la Culture, par le parti chrétien-démocrate, a été applaudie par beaucoup. Surtout, la documentariste Helena Trestikova a incarné un nouvel espoir pour les cinéastes, concernant la mise en place d'une loi adéquate sur le soutien public à la cinématographie. Les premières inquiétudes sont apparues il y a une semaine, lorsque la nouvelle ministre s'est opposée, publiquement, à la nomination d'un certain Frantisek Formanek, proche du chef du gouvernement, à la fonction de vice-ministre de la Culture. Cette pression politique de la part de l'ODS, dont elle serait victime, démentie par Mirek Topolanek, est aussi à l'origine de son ultime geste de ministre : sa démission. Les médias s'étonnent de la réaction subite de cette artiste reconnue aux positions fermes, certes peu expérimentée en politique, et lui reprochent de ne pas avoir dévoilé tous les motifs de sa décision.

Cette semaine encore, les chrétiens-démocrates du KDU-CSL doivent choisir le successeur de Helena Trestikova. On écoute, à ce propos, le président du parti et vice-Premier ministre Jiri Cunek :

Jiri Cunek,  photo: CTK
« Plusieurs noms ont déjà été fréquemment cités lors de notre premier tour de négociations. Des noms d'artistes, mais aussi celui de Jaromir Talir qui travaille actuellement au ministère de la Culture, ou encore celui de la députée Michaela Sojdrova. »

Mais le portefeuille vacant de la Culture n'est pas l'unique souci des chrétiens-démocrates. Ce même Jiri Cunek, à la tête, depuis un mois et demi seulement, de la quatrième formation politique du pays, fait l'objet d'une enquête sur ses finances privées. Un pot-de-vin d'environ 16 000 euros lui aurait été versé, en 2002, par l'agence immobilière H&B Real de Vsetin, ville dont il était maire à l'époque. Jiri Cunek affirme qu'il s'agit d'une somme économisée par lui-même et son épouse dentiste. « Je n'ai aucun intérêt à dissimuler quoi que ce soit », a-t-il déclaré, en souhaitant que le Sénat décide, le 7 février prochain, de lever son immunité. D'après son collègue sénateur, Jaromir Stetina, cette affaire déclenchée par l'ancienne secrétaire de Jiri Cunek, est fortement politisée. Ce n'est pas par hasard, estime-t-il, que le dossier soit ouvert à l'heure où l'étoile de l'homme politique de Vsetin ne cesse de monter...