Hockey – Mondial : Jágr envoie les Tchèques en demies

Photo: CTK

La République tchèque était trop forte pour les Etats-Unis. Pour la septième fois depuis le début du Championnats du monde, l’hymne national tchèque a résonné à la fin du quart de finale remporté 4-0, mercredi, à Bratislava. Une septième victoire que les Tchèques doivent en grande partie à leur infatigable attaquant Jaromír Jágr, auteur d’un triplé. A 39 ans, la légende du hockey tchèque, retiré du championnat NHL depuis maintenant trois ans, a prouvé qu’il avait encore plus d’une corde à son arc. L’équipe tchèque affrontera la Suède en demi-finale, vendredi, les Scandinaves s’étant de leur côté imposés 5-2 face une coriace équipe d’Allemagne.

Jaromír Jágr,  photo: CTK
Dès les premières minutes du jeu, il était clair que les Etats-unis n’étaient pas là pour faire de la figuration. Après leur contre-performance de l’année dernière, en Allemagne, où ils n’avaient terminé que 13es du tournoi, ils avaient à cœur de revenir au plus haut niveau. Les Tchèques, eux, se souvenaient du Mondial 2004, où, suite à un parcours sans fautes en phase éliminatoire, ils avaient été éliminés en quarts de finale par ces mêmes Américains. Cela explique peut-être la crispation ressentie en début de match par les hockeyeurs tchèques. Jaromír Jágr et son numéro 68 en référence au Printemps de Prague, revient sur les difficultés rencontrées par son équipe :

« Nous n’avons pas bien joué et nous avons eu beaucoup plus de chance que lors des autres matchs. Grâce à Dieu, Ondřej Pavelec, notre gardien, a fait de nombreux arrêts décisifs, notamment durant le premier tiers-temps, où il a réalisé des interventions incroyables. Les Américains ont d’abord mieux patiné, ils étaient bien plus rapides sur le palet et se sont procurés plus d’occasions. Je ne sais pas, nous donnions l’impression d’être somnolents et il m’a semblé que nous n’avions pas de jambes. Moi-même, je me sentais peu à l’aise sur la glace. Mais c’est revenu. »

Ondřej Pavelec,  photo: CTK
En effet, dès la 4e minute, le gardien tchèque, doit détourner un tir sur la barre. Ondřej Pavelec aura de nombreuses autres occasions de s’illustrer et sera d’ailleurs désigné « meilleur joueur du match » au terme d’une partie durant laquelle il a arrêté 29 tirs américains. Pourtant, cette récompense le surprend un peu. Beaucoup s’attendait en effet à ce qu’elle soit attribuée à Jaromír Jágr.

Ce dernier, à la fin du premier tiers-temps, crucifie Ty Conklin, le portier américain. Il double la mise à la 5e minute du deuxième tiers-temps, suite à une belle action collective, alors que deux Américains étaient en prison. Ce but a eu une importance décisive quant à l’issue de ce match, comme le note Jaromír Jágr :

Tomáš Plekanec et Ty Conklin,  photo: CTK
« C’est très bien, je pense, que nous l’ayons fait. C’est plus ou moins la même chose quand tu es avantagé par un temps mort. Tu dois gérer la situation quand l’équipe en a besoin. Et ce moment était formidable, chapeau bas à l’entraîneur qui l’a remarquablement géré. Un jeu en supériorité numérique à 5 contre 3, tu mènes 1 à 0, tu mets un deuxième but et c’est quasiment déjà la victoire. C’était donc vraiment un moment-clé. »



Alois Hadamczik,  photo: CTK
Et il est vrai que par la suite, les Américains ont peiné à inquiéter des Tchèques maîtrisant leur rencontre. Dans le dernier tiers-temps, ceux-ci inscrivent même un troisième but par l’intermédiaire de Tomáš Plekanec, très bon hier après-midi, puisque auteur, de surcroît, de deux passes décisives. C’est en effet suite à un superbe une-deux avec Plekanec que l’incontournable Jágr inscrit son troisième et dernier but du match. L’âge ne semble pas avoir beaucoup de prise sur ce joueur. Il a d’ailleurs annoncé mardi dernier son intention de revenir en NHL. Dans une interview d’après-match, Jaromír Jágr ajoutait aussi malicieusement que ce hattrick pourrait ne pas être le dernier.

Patrik Eliáš,  photo: CTK
L’entraineur de la formation tchèque, Alois Hadamczik, lui, avait toutes les raisons d’être satisfait et s’enthousiasme pour son équipe :

« Cette équipe a du caractère, cette équipe communique, cette équipe joue bien. Il y a en elle une force de jeu et des valeurs morales telles que la volonté, des qualités d’adaptation et de dévouement. C’est tout ce que nous retenons. Le reste, c’est le talent des joueurs. »

Une équipe qui est incontestablement l’une des grandes favorites pour la suite de ce championnat. A noter enfin, l’ailier Patrik Eliáš, qui s’était légèrement blessé lors des quarts de finale, devrait pouvoir assurer son poste contre la Suède en demi-finale.