Hockey – Mondial : les David tchèques font tomber le Goliath russe

David Pastrňák et David Krejčí, photo: ČTK

C’est une performance qui a marqué les esprits et qui fait du bien au moral de ses nombreux supporters. La République tchèque a battu la Russie (4-3 après prolongation), jeudi soir à Copenhague, à l’occasion de son quatrième match de groupe comptant pour le premier tour du championnat du monde. Une victoire que la Reprezentace doit en grande partie à la performance cinq étoiles de son duo d’attaque David Pastrňák – David Krejčí, pourtant arrivé le matin même en provenance d’Amérique.

David Pastrňák et David Krejčí,  photo: ČTK
« Une leçon de maître de Boston » ou encore « Les mercenaires tchèques ont terrassé la Sbornaya » : la presse russe a eu vite fait, ce vendredi matin, de résumer la victoire tchèque. Ces deux titres parmi d’autres illustrent toutefois parfaitement le scénario du match de jeudi soir : si la Reprezentace est venue à bout de la Russie, elle le doit d’abord à ses deux David - Pastrňák et Krejčí. Impliqués en qualité de réalisateurs ou de passeurs sur les quatre buts de leur équipe, les deux attaquants de Boston, arrivés à Copenhague dans la matinée en provenance des Etats-Unis suite à l’élimination des Bruins de la Coupe Stanley en NHL, ont été les grands artisans du succès tchèque. Auteur de deux buts, dont celui de de la victoire en prolongation, David Pastrňák a été le grand bonhomme de la soirée :

« C’était un match plutôt sympa avec une fin heureuse pour nous. Nous avons pas mal joué, je ne vois donc que du positif. C’est vrai qu’en raison du voyage et du décalage horaire, nous n’avons dormi que deux heures depuis notre arrivée. Mais on avait envie de jouer ce match, on est venus pour ça. Et puis battre la Russie est toujours quelque chose de spécial. Il faut savourer, mais pas trop longtemps, puisque c’est la Biélorussie qui nous attend dès ce vendredi. La priorité est donc de bien récupérer. Pour tout vous dire, j’ai surtout besoin de bien dormir et d’une bonne saucisse tchèque (sic!). »

Tchéquie - Russie,  photo: ČTK
S’il leur suffit donc désormais d’une saucisse au lit pour être en forme, les joueurs tchèques, qui contre la Russie ont battu une équipe qui avait inscrit vingt buts sans en encaisser le moindre lors de ses trois premiers matchs de groupe (dont celui 7-0 contre la France), peuvent espérer aller loin dans ce Mondial. Surtout, le renfort de Pastrňák et Krejčí donne une tout autre dimension aux ambitions tchèques dans la compétition, comme le note l’entraîneur-adjoint Jiří Kalous :

« Nous sommes bien évidemment très satisfaits de leur prestation et de ce qu’ils apportent à l’équipe. Les trois éléments de la première formation en attaque s’entendent parfaitement sur la glace. Lorsque vous disposez de tels joueurs, les choses sont forcément plus faciles. Mais il ne faut pas oublier le travail de leur partenaire Dmitrij Jaškin. C’est un travail qu’on ne voit pas forcément avec beaucoup de duels devant la cage adverse, mais c’est lui qui permet ensuite aux deux David d’exprimer leur créativité et leur talent de finisseurs. Il faut espérer que cela continue. »

L’entraîneur en chef, Josef Jandač, était lui aussi ravi de la tournure prise par les événements dans ce duel contre l’ennemi traditionnellement préféré des Tchèques en hockey. Mais au-delà de ce scalp de prestige contre une Russie championne olympique en titre, ce sont d’abord les aspects qualitatif et comptable que Josef Jandač voulait retenir :

La République tchèque a battu la Russie  (4-3 après prolongation),  photo: ČTK
« Je pense que c’est toute l’équipe qui a fait un bon match, même s’il est évident que les deux David nous ont beaucoup aidés. Ce sont eux qui ont fait la différence, et cela met en valeur notre performance d’ensemble. Tout n’a pas été parfait pour autant. Nous avons encore fait quelques erreurs, mais les Russes aussi, et cela est inévitable à un tel niveau de jeu. C’est le troisième match que nous gagnons en prolongation. Nous préférerions gagner dans le temps réglementaire, mais ces trois prolongations victorieuses nous donnent trois points supplémentaires, ce qui est une excellente chose. »

Contre la Biélorussie ce vendredi soir, puis contre la France dimanche après-midi, deux équipes contre lesquelles ils seront favoris, les hommes de Josef Jandač auront l’obligation de ne plus abandonner de points en route et de s’imposer si possible avant la prolongation. Seulement cinquième du groupe A après les quatre premiers de ses sept matchs de groupe, la Reprezentace a encore besoin d'engranger pour terminer à une des quatre premières places synonymes de qualification pour les quarts de finale. Tout autre classement final serait considéré comme une tragédie nationale.