Hockey – Mondial : la Russie et ses superstars pour tester les Tchèques

Photo : ČTK / Vít Šimánek

Nette vainqueur de la Suède (5-2) vendredi, puis de la Norvège (7-2) samedi, lors de ses deux premiers matchs de groupe comptant pour le premier tour, la République tchèque a parfaitement réussi son entrée en matière au championnat du monde de hockey sur glace en Slovaquie. Ce lundi, contre la Russie, qui compte parmi les principaux prétendants au titre, la Reprezentace, qui n’est plus montée sur le podium d’un Mondial depuis sept ans, la plus longue disette de médaille de son histoire, pourra se faire une idée plus précise de son potentiel. Et les milliers de supporters tchèques présents à Bratislava espèrent bien que les promesses entrevues depuis le début du tournoi seront confirmées.

La Sborna,  photo : ČTK / Vít Šimánek
Sans refaire l’histoire, il n’existe pas en matière de hockey, aux yeux du public tchèque, d’affrontement plus prestigieux que celui contre la Russie et de rivalité plus grande que celle avec la Sborna. (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/grenoble-68-lepisode-sportif-du-printemps-de-prague). Et ce d’autant plus dès lors qu’il s’agit d’un match du championnat du monde, événement sportif traditionnellement le plus regardé chaque année en République tchèque. Une nouvelle fois, et peu importe l’horaire du début du match (16h00), ils seront donc très nombreux devant leurs écrans de télévision ce lundi après-midi pour suivre ce duel entre deux des trois équipes – avec la Suisse – qui ont remporté leurs deux premiers matchs dans le groupe B de ce Mondial. Et si cette rencontre possède toujours un parfum particulier pour tout hockeyeur tchèque qui se respecte, la perspective de la disputer est d’autant plus excitante pour l’attaquant Dmitrij Jaškin, dont les parents et la femme sont russes :

Dmitrij Jaškin,  photo : ČTK / Vít Šimánek
« C’est toujours un défi ! Affronter et battre les Russes est un sacré défi quelle que soit leur équipe, mais plus encore quand on voit la qualité des joueurs qu’ils alignent cette année. Quand vous prenez la composition de leur équipe, ça leur fait quand même un beau paquet de stars… La motivation vient toute seule pour ce genre de match. Je ne sais même pas si on peut parler de motivation tant l’envie de se mesurer à eux est grande. »

Ovetchkine, Malkine, Koutcherov, Kouznetsov ou encore Vassilevski pour ne citer que les noms les plus connus qui la forment… Avec tous ses grands joueurs évoluant en NHL, l’équipe russe impressionne effectivement sur le papier comme sur la glace où, sans forcer son talent, elle a aisément disposé de la Norvège (5-2) et de l’Autriche (5-0) lors de ses deux premiers matchs dans ce Mondial.

Robert Reichel et Miloš Říha,  photo : ČTK / Vít Šimánek
Mais les Tchèques, avec moins de joueurs NHL et dont la force repose davantage sur l’expression collective que sur le talent et les coups d’éclat de ses individualités, ont eux aussi des arguments à faire valoir, selon leur entraîneur-adjoint Robert Reichel :

« Le plus important pour nous à ce stade de la compétition est d’avoir bien commencé le tournoi. Au-delà des points et du classement, ces deux victoires ont permis aux joueurs d’engranger pas mal de confiance. Ils ont aussi l’esprit plus tranquille et cela leur permet d’aborder ce match contre la Russie sans trop de pression et avec beaucoup d’ambition. Comme on dit, l’appétit vient en mangeant et nous avons envie de continuer à gagner. »

En attendant éventuellement de vaincre de nouveau, l’entraîneur en chef Miloš Říha était déjà très satisfait du niveau de jeu montré par son équipe pour l’entame du tournoi. A l’issue du net succès contre la Norvège, vingt-quatre heures après une première victoire contre la Suède, double championne du monde en titre, le coach tchèque, pourtant plutôt réputé pour son intransigeance et sa dureté, n’avait pratiquement que des mots d’éloge à l’adresse de ses protégés :

Norvège - République tchèque,  photo : ČTK / Vít Šimánek
« Nous avons de nouveau entamé ce match avec une énorme envie, et je dirais même en étant euphoriques. Nous avons très bien manœuvré en attaque et le fait de mener rapidement au score nous a libérés un peu plus encore. Ensuite, nous avons commis quelques erreurs en défense et les Norvégiens ont été plus agressifs. Mais nous avons alors simplifié encore davantage notre jeu pour ne pas nous adapter au style de l’adversaire, et je pense que nous avons très bien maîtrisé notre sujet. »

Reste désormais aux Tchèques qui, après la Russie, auront encore quatre autres matchs de groupe à disputer, à poursuivre sur leur lancée de manière à pouvoir aborder ensuite les quarts de finale dans les meilleures conditions. Car leurs supporters en sont convaincus : à Bratislava, la voisine dont ils ont fait pour cette semaine la capitale du hockey tchèque, toutes les conditions semblent réunies cette année pour enfin décrocher une médaille, après une si longue attente à laquelle ils ne sont décidément pas habitués.