Il n’y aurait pas assez de médecins en République tchèque
La Tchéquie est-elle touchée par une insuffisance de médecins et de personnel hospitalier ? Oui, d’après l’Ordre des médecins, mais le ministère de la Santé affirme que ce n’est pas le cas.
« Le ministère de la Santé viole aussi la loi. Il refuse de publier, en coopération avec l’Ordre des médecins, un décret qui délimiterait les standards minimum concernant les effectifs dans les établissements médicaux, sur la base duquel il serait possible de contrôler les hôpitaux. »
Le ministère de la Santé n’est pas du tout d’accord avec les affirmations du président de l’Ordre des médecins. D’après son porte-parole, Tomáš Cikrt, la Tchéquie disposerait, en tenant compte de sa population, d’un plus grand nombre de médecins que d’autres pays de l’Union européenne. Il affirme que les données avancées par l’Ordre des médecins sont fausses, et précise :
« Le nombre des médecins en Tchéquie est comparable à celui de l’Autriche et plus élevé qu’en Grande-Bretagne. Il dépasse la moyenne qui existe dans les pays de l’Union européenne. Le problème est que les médecins n’exercent pas toujours là où nous en aurions besoin et que, dans certaines spécialisations, il y a réellement une insuffisance de médecins. »
Le président de l’Ordre des médecins ne voit pas le problème sous le même angle que le ministère. Il reconnaît que tout semble indiquer qu’il n’y a pas de déficit de personnel hospitalier, que le nombre des médecins augmente... Pourtant, les chiffres sont faussés par le fait qu’un grand nombre de médecins sont à l’âge de la retraite ou en congé de maternité. Parmi les praticiens qui sont membres de l’Ordre des médecins (ce qui est une obligation pour tous), beaucoup exercent à l’étranger. A l’avenir, la situation pourrait empirer car la communauté des médecins vieillit et seulement 7 % d’entre eux ont moins de 40 ans.
Pourquoi le nombre des médecins a-t-il enregistré pour la première fois une baisse l’année dernière ? Parce que, d’après Milan Kubek, la Tchéquie ne consacre pas assez de moyens financiers à la Santé : seulement 6,5 % de son PIB, alors que l’Union européenne recommande 8 %. Le résultat est une baisse du nombre des étudiants en médecine, le départ des praticiens à l’étranger où ils sont mieux rémunérés et moins de médecins étrangers qui viennent travailler en Tchéquie.