Il y a 110 ans naissait František Fajtl, chef de l’escadron tchécoslovaque de la RAF
Pilote de chasse légendaire et écrivain reconnu, il a été récompensé par de nombreuses médailles dans son pays et à l’étranger. Les communistes l’ont toutefois persécuté et condamné aux travaux forcés à la prison de Mírov.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, František Fajtl a tout d’abord combattu en France, où il faisait partie de la centaine de pilotes tchèques qui représentaient près d’un tiers de l’aviation de chasse française. Il était l’un des Tchèques qui ont alors détruit 158 avions ennemis. La capitulation de la France a marqué une nouvelle fuite : via l’Afrique et Gibraltar, où il est entré dans la RAF. Il a combattu dans les rangs du 1er et du 17e escadron, et en octobre 1940, il a abattu pour la première fois un bombardier allemand.
Un an plus tard, František Fajtl faisait partie du 313e escadron tchécoslovaque, avant de devenir, en avril 1942, commandant du 122e escadron britannique, devenant ainsi le premier Tchèque et – d’après certaines sources, le tout premier étranger – à la tête d’un escadron de chasse britannique. Le célèbre escadron dirigé par František Fajtl s’appelait City of Bombay ; il a également vu passer dans ses rangs le Français as de l’aviation Pierre Clostermann. Mais peu après cette nomination prestigieuse, en mai 1942, František Fajtl a été abattu lors d’un combat au nord de la France.
Il a retranscrit sa dramatique fuite du territoire ennemi jusqu’à l’Espagne pour rejoindre la Grande-Bretagne dans son livre « Sestřelen » (« Abattu »).
František Fajtl n’a pas combattu qu’en Angleterre et en France : il a participé à la libération de la Tchécoslovaquie. En 1944, il a été transféré en URSS, où il a formé le régiment de pilotes tchécoslovaques qui a par la suite pris part aux combats de l’Insurrection nationale slovaque. Ses souvenirs de cette période de la guerre font l’objet de son livre « První doma » (« Le premier à la maison »).
Après la fin de la guerre, František Fajtl a été, comme beaucoup d’autres combattants sur le front de l’Ouest, persécuté par le régime communiste et emprisonné. Une fois remis en liberté, il a gagné sa vie comme il l’a pu, travaillant comme ouvrier ou encore comme employé de bureau.
Partiellement réhabilité en 1964, il n’a obtenu une réhabilitation complète qu’après 1989. En 1990, le président Václav Havel l’a élevé au rang de général de division à la retraite et l’a décoré de l’Ordre Milan Rastislav Štefánik. František Fajtl s’est également vu décerner quatre croix de guerre tchécoslovaques, la croix britannique DFC pour actes exceptionnels, l’Ordre de chevalier de la Légion d'honneur et en 2004, la distinction suprême du Lion blanc. Il est décédé en 2006, à l’âge de 94 ans.