Il y a 5 ans, la plus grande crise politique dans l'existence de la Tchéquie a éclaté

Le Parti civique démocrate /ODS/ a été, il y a 5 ans, à l'origine de la plus grande crise politique dans l'histoire de la République tchèque. Crise qui a fait tomber le cabinet, déclenché les élections anticipées, donné naissance à un nouveau parti de droite, l'Union de la liberté et entraîné l'affaiblissement d'une autre formation de droite, l'Alliance civique démocrate. Que s'est-il passé?

Logo de l'ODS
Le 28 novembre 1997, deux membres d'alors de l'ODS, Jan Ruml et Ivan Pilip, ont fait appel au chef du parti, Vaclav Klaus, à démissionner. Leur action, que l'on appellera plus tard, l'attentat de Sarajevo, selon le lieu où Vaclav Klaus séjournait alors, a marqué toute la scène politique tchèque pour plusieurs années à venir.

La crise avait son origine, déjà, dans les législatives de 1996, à l'issue desquelles la coalition gouvernementale des partis de droite devait compter sur une tolérance de la social-démocratie. L'instabilité du cabinet s'est encore approfondie, à la suite des problèmes économiques. Les démocrates-chrétiens, avec à leur tête Josef Lux, reprochaient à l'ODS de gouverner avec trop de libéralisme et appelaient à des changements de politique. L'affaire de sponsors fictifs a fait démarrer le dernier acte de la crise. Celle-ci a culminé, après la publication dans la presse d'une information selon laquelle, l'ODS aurait un compte secret en Suisse.

Vaclav Klaus  (Photo: CTK)
Encore le même jour, le 28 novembre 1997, les ministres chrétiens-démocrates et ceux de l'Alliance civique démocrate ont quitté le gouvernement. Vaclav Klaus, invité à démissionner, a défendu son poste de chef du parti, mais le lendemain, il a présenté au président de la République la démission de son cabinet. Au congrès de l'ODS, les adversaires de Klaus, Jan Ruml et Ivan Pilip, ont échoué avec leur tentative de créer une plate-forme idéologique au sein de l'ODS. La scission a donné naissance à l'Union de la liberté. L'ODS, sorti plus cohérent de cette crise, a retrouvé ses positions, lorsqu'il s'est placé deuxième aux législatives de 1998.