Il y a de cela tout juste 15 ans, la décision sur la partition de l'Etat commun des Tchèques et des Slovaques était prise
Prague et Bratislava se sont souvenus, dimanche, des quinze années qui se sont écoulées depuis la prise de décision de la partition de la Fédération tchécoslovaque. C'est le 26 août 1992, dans la villa Tudendhat à Brno, que Vaclav Klaus, alors chef du Parti civique démocrate, et Vladimir Meciar, leader du Mouvement pour une Slovaquie démocratique, ont pris cette décision, mettant ainsi fin à deux années de discussions et de recherches d'un modèle de coexistence au sein d'un Etat commun.
« Nous disons non à la fédération, eux /les Tchèques / disent non à la confédération. »
Vaclav Klaus, qui menait alors les négociations pour la partie tchèque, s'est exprimé de la façon suivante :
« Il sera possible d'instaurer des rapports beaucoup plus ouverts, la communication et la coopération entre Tchèques et Slovaques seront, à l'avenir, meilleures que par le passé. »
Cinq mois plus tard, le 1e janvier 1993, l'Etat commun des Tchèques et des Slovaques fondé le 28 octobre 1918 a cessé d'exister. Une ambiance de joie a alors régné sur les places à Bratislava et à Prague :
« Vive la Slovaquie, vive la Tchéquie », ont scandé les foules. Ceux qui ont regretté ont pourtant été nombreux. Aujourd'hui, plus de 70% des Slovaques sont fiers d'avoir un Etat à eux. L'entrée de leur pays dans l'OTAN et l'UE y a joué un rôle, tout comme la croissance économique rapide supérieure de plus de 3% à celle de la Tchéquie, pour citer les données du premier semestre 2007.
Et les Tchèques ? Il y a quinze ans, un quart d'entre eux ont vu d'un oeil favorable la partition. A en croire un récent sondage de la CVVM, aujourd'hui ils sont près de 60%. En ce qui concerne le niveau de vie, les Tchèques vivent mieux, leur salaire moyen est de deux tiers plus élevés que celui des Slovaques : 20 000 couronnes par rapport à 14 000 en Slovaquie. Ceci pourrait toutefois bientôt changer, compte tenu du boom de l'économie slovaque. Pour toutes ces raisons, le président tchèque Vaclav Klaus, artisan de la partition il y a quinze ans, ne doute pas de la justesse de la décision :« L'évolution a prouvé que la partition de l'Etat que nombre d'entre-nous ne souhaitaient pas - moi compris, a été un pas dans la bonne direction, une décision qu'il fallait prendre et qui a été prise à un moment opportun. »