Il y a dix ans, la République tchèque adhérait à l’OTAN

James Mattis, photo: CTK

Le 12 mars 1999, la République tchèque adhérait à l’OTAN en compagnie de la Hongrie et de la Pologne. Dix ans plus tard est donc célébré l’anniversaire de l’un des moments les plus importants dans l’histoire du pays depuis la révolution de 1989, la chute du régime communiste et la fin de la Guerre froide.

James Mattis,  photo: CTK
La République tchèque, la Hongrie et la Pologne ont été les trois premiers pays de l’ancien bloc communiste ayant appartenu au Pacte de Varsovie à rallier l’OTAN. Depuis, d’autres Etats de l’Europe centrale et de l’Est les ont rejoints et bien des choses ont évolué.

L’armée tchèque s’est ainsi professionnalisée dès 2001, ses effectifs se sont considérablement réduits et certaines de ses unités ultra-spécialisées sont aujourd’hui engagées avec succès dans plusieurs missions internationales. L’Afghanistan et le Kosovo sont les deux pays du monde où se trouve la plus importante présence militaire tchèque en 2009 avec respectivement 580 et 430 soldats. Du coup, plus personne à l’OTAN ne doute désormais de l’intérêt de la présence tchèque et des pays voisins au sein de l’organisation. De passage à Prague, le général américain James Mattis, commandant suprême allié chargé de la transformation des forces de l’OTAN, a ainsi cité la modernisation de l’armée tchèque en exemple pour les pays nouveaux membres. Président de la République au moment de l’adhésion historique de la République tchèque en 1989, Václav Havel s’est pourtant souvenu pour la Radio tchèque que les négociations précédant cet élargissement avaient été laborieuses à l’époque :

« Cela a été le résultat d’un long processus et cela n’a pas été simple du tout. L’alliance n’était pas certaine et a hésité avant de s’élargir à des pays qui, il y a peu encore, étaient membres d’un tout autre pacte. Ses responsables ne connaissaient pas les hommes politiques qui dirigeaient nos pays. Ils ne savaient pas non plus ce qu’en pensaient les citoyens dont 99 % avaient voté durant des années en faveur des anciens régimes. Je me souviens qu’il a fallu beaucoup d’énergie et de force de persuasion pour les convaincre que cet élargissement était nécessaire et leur expliquer quelles conséquences néfastes cela aurait si un rideau psychologique devait rester. »

Vingt ans après la chute du Mur de Berlin, l’OTAN envisage de s’élargir encore un peu plus à l’est de l’Europe. Et les responsables politiques tchèques, avec à leur tête l’actuel président Václav Klaus, estiment que cet élargissement ne doit pas s’arrêter à l’Albanie et à la Croatie, comme cela sera officialisé lors du prochain sommet de Strasbourg en avril.

James Mattis et Vlasta Parkanová,  photo: CTK
La ministre de la Défense, Vlasta Parkanová, et le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, l’ont rappelé en ouverture de la conférence internationale qui se tient, ces jeudi et vendredi, à Prague, à l’occasion du dixième anniversaire de l’adhésion tchèque mais aussi du soixantième de la création de l’OTAN. Václav Havel s’est également déclaré favorable à une extension qui pourrait aller jusqu’à la Biélorussie et à l’Ukraine, même si l’OTAN, selon lui, se doit de conserver des limites bien définies :

« Cette alliance est définie d’abord par ses valeurs et ensuite également géographiquement. Elle ne peut pas s’élargir éternellement. C’est pourquoi je pense que ses limites à l’avenir devraient se situer aux frontières entre la Biélorussie et la Russie et entre l’Ukraine et la Russie. Pour que de bonnes relations de partenariat existent, il faut que chacun sache où s’arrête le territoire de l’autre. »

Une référence à la Russie et à la menace que celle-ci représente encore pour les pays d’Europe centrale et orientale que la plupart des représentants politiques tchèques n’ont pas oublié de mentionner en cette journée anniversaire.