Il y a quarante ans s’évanouissait le rêve d’un socialisme à visage humain

Photo: Štěpánka Budková

Pour commémorer les événements de l’occupation de la Tchécoslovaquie par les armées du Pacte de Varsovie, il y a juste quarante ans, des représentants de la vie politique tchèque et des Pragois se sont réunis, ce jeudi, devant le bâtiment de Český rozhlas (Radio publique tchèque). C’est la radio qui avait été, en août 1968, la source principale des informations pour les citoyens et aussi la cible principale de l’armée de l’occupant.

Václav Kasík,  photo: Štěpánka Budková
Depuis 1989, ces cérémonies se répètent tous les ans devant l’édifice de la Radio. Ce jeudi, le public réuni autour de plusieurs personnalités officielles a entendu entre autres un discours du directeur général de la radio publique tchèque, Václav Kasík :

«Nous pouvons tirer de ces jours du mois d’août 1968 une grande leçon : c’est ce formidable mouvement de nos citoyens qui se sont unis contre la violence et le mal évident, et puis aussi une solidarité inouïe, la compréhension mutuelle et l’esprit d’ouverture. C’est également pour cette raison que j’appelle les médias, les écoles et d’autres institutions à tacher de freiner un peu le processus naturel de l’oubli. Il serait mauvais, si les listes des victimes et les plaques commémoratives de Jan Palach et Jan Zajíc tombaient elles aussi, dans ce processus de l’oubli.»

Ladislav Jakl,  Přemysl Sobotka,  Miloslav Vlček,  Alexandr Vondra,  Vlasta Parkanová,  photo: Štěpánka Budková
Le vice-premier ministre et ministre aux Affaires européennes, Alexandr Vondra, a cherché dans son discours les aspects les plus précieux des événements d’août 1968:

« Ce qui est vraiment précieux dans les événements d’août 1968 et ce qui est actuel même après quarante ans, c’est ce que ne prévoyait aucun des dirigeants qui détenaient le pouvoir en ce temps-là. C’est la résistance spontanée et la défense de la liberté, un mouvement populaire qui s’opposait à l’occupant même à l’époque où ceux qui gouvernaient le pays avaient déjà rendu les armes. Souvenons-nous donc justement de ces héros et surtout des morts et des blessés.»

Que faut-il faire aujourd’hui pour éviter que le pays se retrouve dans la même situation qu’en 1968. D’après la ministre tchèque de la Défense, Vlasta Parkanová, le contexte politique dans lequel nous vivons aujourd’hui est bien différent de la situation de 1968 :

Photo: Štěpánka Budková
«La différence fondamentale réside dans le fait que la République tchèque est, en août 2008, un Etat membre de l’OTAN est c’est la garantie de notre sécurité. Aujourd’hui la sécurité est collective, elle est partagée selon le principe chevaleresque «Un pour tous, tous pour un». Ajoutons pour les spécialistes, qu’il s’agit de l’article 5 du Traité de Washington qui garantit que si un des Etats membres de l’OTAN est attaqué, tous les autres Etats viendront à son secours. Je n’ai donc aucune appréhension dans ce sens.»

Des cérémonies commémoratives à l’occasion du 40e anniversaire de l’occupation de 1968 ont eu lieu, ce jeudi, aussi dans beaucoup d'autres villes tchèques.