Incarcération de Karel Hoffmann - Réactions

Karel Hoffmann, photo: CTK

Depuis lundi, Karel Hoffmann est le plus vieux prisonnier de la République tchèque. Cet ancien fonctionnaire communiste a été incarcéré dans la prison de Pankrac, où il doit purger une peine de quatre ans pour le rôle qu'il a joué lors de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie en 1968.

Karel Hoffmann,  photo: CTK
Les réactions sont nombreuses, tant sur le fond du procès que sur la forme.

Pour le professeur Erazim Kohak de l'Université Charles, l'approche judiciaire ne permet pas réellement d'aboutir au but recherché. Une commission du type "Vérité et réconciliation", comme en Afrique du sud, lui paraît beaucoup mieux adaptée pour rendre compte des monstruosités commises à l'époque par le système dans son ensemble. Un tel verdict ne rend pas compte, selon lui, de l'ensemble des crimes commis à l'époque mais permet seulement de condamner un homme pour une légère infraction à la loi, en l'occurrence à la loi sur les télécommunications.

Karel Hoffmann accompagné par Marta Semelova de KSCM,  photo: CTK
Reste maintenant à savoir si Karel Hoffmann purgera cette peine jusqu'à son terme. Le président Vaclav Klaus n'a en effet pas exclu de le gracier en raison de son âge et son état de santé. Les diverses formations politiques du pays qui se sont exprimées sur une potentielle grâce présidentielle ne sont pas unanimes. Même à l'intérieur du parti fondé par Vaclav Klaus, le parti civique démocrate, les opinions divergent. Mirek Topolanek, actuel président du parti, tient à ce que la sentence prononcée par un juge soit respectée. Le député du même parti, Ivan Langer, préférerait quant à lui voir en prison de vrais criminels avec du sang sur les mains plutôt qu'un ancien fonctionnaire octogénaire. Le président de la commission historique du parti social-démocrate, Jiri Malinsky, estime de son côté que la décision d'un juge indépendant ne pourra être remise en cause que pour des raison humanitaires. Selon les observateurs, ce procès a en tout cas le mérite de montrer au grand jour à quel point le Parti communiste de Bohême et de Moravie (KSCM) reste un parti non réformé qui refuse d'affronter son passé. Quelques uns de ses cadres ont en effet accompagné Karel Hoffmann jusqu'aux portes du pénitencier, en chantant l'Internationale...