Une grâce pour Karel Hoffmann?

Karel Hoffmann, photo: CTK

C'est ce lundi 9 août que Karel Hoffmann, ancien haut dirigeant communiste condamné à 4 ans de prison ferme en rapport avec l'invasion des troupes du pacte de Varsovie en août 1968, commence à purger sa peine. La cour suprême a rejeté son appel.

Karel Hoffmann,  photo: CTK
Karel Hoffmann a été condamné pour avoir interrompu, la nuit de l'invasion, le 21 août 1968, les émissions de la radio et de la télévision tchécoslovaques, dans le but d'empêcher la diffusion d'une condamnation de l'intervention par la présidence du parti. Il a été condamné pour sabotage puisqu'on n'a pas prouvé qu'il avait procédé sur ordre de Moscou. Hoffmann est l'unique acteur des événements d'alors qui soit puni. En été dernier, la Cour supérieure de Prague a libéré Milous Jakes et Jozef Lenart accusés de haute trahison pour leur comportement lors de l'occupation. Les preuves qui pourraient le disculper reposent au fond des archives de Moscou.

Si Hoffmann doit rester derrière les barreaux, cela dépendra des examens médicaux qui lui ont été pratiqués ce lundi et, aussi, de la décision du président de la République, Vaclav Klaus, qui envisage de lui accorder une grâce. C'est l'âge de 80 ans de Karel Hoffman qui motiverait cette décision. Il serait l'unique prisonnier de cet âge en Tchéquie. Hoffmann se plaint de problèmes de santé. Le président Vaclav Klaus n'est pas encore parvenu à une résolution, mais l'affaire Hoffmann lui paraît très spécifique:

"Il faudrait juger ceux qui ont donné l'ordre de l'invasion des armées. Il me semble un peu bizarre d'envoyer en prison, 36 ans après, quelqu'un qui a violé la loi de télécommunication. C'est bien autre chose que la force d'un demi-million de soldats".