Ivan Pilip et Jan Bubenik, en prison cubaine de 2 mètres sur 3, ont reçu, samedi, la visite de leurs familles

Jan Bubenik a Ivan Pilip

Pour la première fois depuis leur arrestation, le 12 janvier, à Cuba, Ivan Pilip, député du Parlement tchèque, et Jan Bubenik ont vu, samedi écoulé, les membres de leurs familles les plus proches. Jaroslava Gissubelova.

C'est lors de leur visite privée à Cuba que les deux Tchèques ont été arrêtés, inculpés d'espionnage au service des Etats-Unis et transférés dans la prison de Villa Marista, à La Havane. Pendant plus d'une semaine, aucun contact avec les détenus n'a été autorisé. Seulement samedi dernier, le chargé d'affaires tchèque à Cuba, Josef Marsicek, a pu les rencontrer en prison et a été informé pour quel acte ils sont poursuivis: il s'agit de l'infraction à la sécurité de l'Etat et l'association avec autrui en vue de provoquer une insurrection, en application du paragraphe 124 du code pénal cubain. Selon lui, ils sont en état relativement bon, bien que les conditions en prison soient pénibles. Ivan Pilip et Jan Bubenik sont détenus chacun dans une autre cellule aux dimensions de 2 mètres sur 3. Ils la partagent avec trois autres prisonniers. C'est ici que leurs proches ont pu les voir, samedi écoulé. L'entretien a duré trois heures. Lucie Pilipova, épouse du député, qui a laissé à la maison trois petits enfants, n'a rien dit à propos de cette rencontre aux journalistes, tant elle en a été bouleversée. Avant son départ, à l'aéroport de Prague, elle avait dit n'avoir point hésité à venir voir son mari. "Je lui apporte surtout le soutien et des vêtements. J'ai peur, mais j'espère que les autorités seront correctes à notre égard puisque nous n'avons rien fait, a-t-elle indiqué. Le frère de Jan Bubenik, Martin, a eu, lui-aussi, peur: Ivan et Jan sont innocents et pourtant, ils ont fini en prison.

La Tchéquie a envoyé à Cuba deux notes de protestation. Le chef de la diplomatie, Jan Kavan, s'est adressé à plusieurs Etats européens avec la demande d'aide. Son homologue allemand, Joschka Fischer, a convoqué l'ambassadeur cubain à Berlin. Une note de protestation a été envoyée à Cuba par l'Allemagne et par les Etats-Unis. Le Parlement européen a invité, la semaine écoulée, à la mise en liberté des deux Tchèques. Deux dissidents cubains, Antonio Femenias et Roberto Valdivia, que les Tchèques avaient rencontrés, insistent sur ce qu'ils avaient déjà dit: ils n'ont reçu de leur part ni d'argent, ni de documents.