Jacques Garello : « Il y a une peur panique du président Klaus en France »
La traduction en français de « Planète bleue en péril vert » du président tchèque a été publiée en France fin mai. Dans son ouvrage paru il y a déjà deux ans à Prague, Václav Klaus critique les environnementalistes, leurs prédictions catastrophiques et nie la responsabilité de l’homme dans les changements climatiques. Mardi, un déjeuner-débat s’est tenu à Paris au cours duquel Václav Klaus a présenté son livre devant un auditoire conquis par son discours. A l’origine de cette initiative se trouve l’économiste Jacques Garello, auteur de la préface de la version française de l’ouvrage du chef de l’Etat tchèque. A Radio Prague, Jacques Garello a expliqué les motifs de l’invitation lancée à Václav Klaus et ses sources d’intérêt pour « Planète bleue en péril vert » :
« D’abord, je connais le président Klaus depuis très longtemps. C’est un économiste de renommée mondiale et il appartient, comme moi, à la Société du Mont-Pèlerin. Lors de l’une de nos assemblées, je l’avais entendu faire un discours sur le thème précis du réchauffement de la planète, et j’avais trouvé son approche tellement pertinente que je m’étais dit qu’il fallait absolument que son livre soit connu en France. La deuxième raison est que je m’occupe de plusieurs associations, en particulier de l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales), qui s’efforce de donner une information sincère sur les problèmes de l’économie et de la société française et européenne. L’IREF a donc décidé d’éditer en français l’ouvrage du président Klaus. »
-On peut supposer que son intervention lors du déjeuner a eu un écho très positif puisqu’elle s’adressait à une assemblée déjà convaincue…
« Tout à fait. Je remarque d’ailleurs que beaucoup de médias français que nous avions sollicités ont décliné notre invitation, de même que les grands éditeurs français auxquels j’avais soumis le manuscrit ont refusé de le prendre. Il y a donc en France une peur panique du président Klaus. Mais je crois surtout qu’il existe un terrorisme intellectuel qui fait que tout ce qui n’est pas politiquement correct est exclu du débat public. Et le président Klaus n’est pas politiquement correct. Du moins pas en France. »-C’est justement ce que vous affirmez dans la préface que vous avez signée de cet ouvrage controversé et critiqué non seulement par les défenseurs de l’environnement mais aussi par un certain nombre de scientifiques. Personnellement, quels sont les passages du livre de Václav Klaus qui vous plaisent plus particulièrement ?
« Deux choses principalement : la première est l’approche économique. On ne peut pas parler de ces problèmes sans savoir quels sont les coûts du réchauffement planétaire et quels seraient les coûts d’une lutte du style Kyoto, projet Al Gore, rapport Stern, etc. Le président Klaus a rectifié un très grand nombre d’erreurs qui ont été commises. Ce n’est pas par hasard que les Etats-Unis et d’autres pays ont refusé de signer le protocole de Kyoto et que la Nouvelle-Zélande et d’autres pays s’apprêtent à se retirer. Parce que si l’on en croyait les thèses des écologistes, des environnementalistes, il est incontestable que cela absorberait une partie extraordinaire du produit intérieur. Et la deuxième chose, encore plus significative, est le fait que le président Klaus pose le problème en termes de science de l’homme et non pas de sciences physiques. Au fond, il faut relativiser le réchauffement. C’est peu de choses, c’est un petit accident. Il y en a déjà eu dans le passé et un degré en un siècle, ce n’est rien du tout. Il y a déjà eu des plus fortes variations, cela n’a rien à voir avec l’actualité humaine et avec le CO2. Il ne s’agit donc pas d’un débat technique sur les sciences physiques. C’est plutôt un débat sur la liberté. C’est cette prétention d’une minorité de gens d’apeurer la totalité de la population et ces gens-là n’admettent pas la contradiction. Pour le président Klaus, cela évoque cette espèce de pensée unique, de carcan intellectuel comme au temps du communisme. Et comme il le dit, ce qui est en danger, ce n’est pas la planète, c’est la liberté. »