Jan Kasl, homme qui a déclenché une tempête
Comme il fallait s'y attendre, la démission du maire de Prague, Jan Kasl, a provoqué un tollé sur la scène politique tchèque. Vaclav Richter cherche à résumer les réactions.
La trahison, disent les uns. Un acte moral, disent les autres. Et entre ces deux extrêmes il y a toute une palette de réactions qui démontrent que la démission de Jan Kasl a touché certains points sensibles de la vie politique tchèque. Rappelons que, mercredi, Jan Kasl a non seulement quitté l'Hôtel de ville, mais aussi le Parti civique démocrate, ODS, le plus fort parti de droite en Tchéquie, qui l'avait hissé au poste de maire de Prague. C'est de ma faute, se repentit aujourd'hui le chef de l'ODS et Président de la Chambre des députés Vaclav Klaus, qui a appuyé, il y a quatre ans, la candidature de Jan Kasl au poste de maire. Aujourd'hui, il compare la démission de Jan Kasl à l'initiative de certains membres de l'ODS qui, en 1997, a scindé son parti en deux, et a abouti à la chute du gouvernement dont il était le chef. A son avis, Jan Kasl, conseillé par les adversaires politiques de l'ODS, voulait nuire à ce parti dans la période électorale. On se demande, bien entendu, qui sont ces adversaires mystérieux. D'après Jan Bürgermeister, maire du 1er arrondissement de Prague et membre de l'ODS, il s'agirait des personnalités politiques proches du Président Havel. Jan Kasl rejette dans la presse de telles affirmations et se déclare victime d'une chasse à l'homme organisée par des conseillers municipaux de l'ODS. Selon ses propres paroles, il ne voulait plus présider un conseil municipal rongé par le clientélisme. "La majorité des conseillers sont là depuis des années et ils ont établi tout un réseau de contacts, affirme-t-il et constate que certains conseillers sont membres de plusieurs conseils d'administration et conseils de surveillance de diverses sociétés et sont rémunérés pour les services rendus à ces firmes. La presse, elle, ne met pas en cause, en général, les bonnes intentions du maire sortant. Elle critique néanmoins sa naïveté politique et son incapacité à obtenir le soutien des conseillers municipaux de l'ODS pour ses projets de solution des problèmes de la capitale tchèque.