Jan Kavan : succès et affaires d'un politicien tchèque
Le social-démocrate Jan Kavan est un politicien tchèque par qui des affaires semblent arriver. Une information sur la dernière en date, qui défraie la chronique, par Alena Gebertova.
Avec la chute du régime communiste, en 1989, Jan Kavan entame une brillante carrière politique. Ministre des Affaires étrangères, dans le précédent cabinet de Milos Zeman, il est aujourd'hui député du parti social-démocrate et président de l'Assemblée générale de l'ONU. Pourtant, dès le début, Jan Kavan, qui avait émigré en 1969 en Grande-Bretagne, pour y passer une vingtaine d'années et pour soutenir les dissidents tchécoslovaques, est l'objet de différentes accusations ou affaires, voire de scandales... Accusé d'avoir collaboré avec la police d'Etat communiste, il n'a jamais vraiment convaincu l'ensemble de l'opinion publique de son innoncence, en dépit d'un verdict judiciaire contestant un tel soupçon. En tant que chef de la diplomatie, Jan Kavan a eu à affronter quelques affaires, largement médiatisées à l'époque : celle concernant le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Karel Srba, accusé d'avoir préparé l'assassinat d'une journaliste et d'avoir participé à des affaires de corruption, a été probablement la plus diffusée. Aujourd'hui, le nouveau chef de la diplomatie tchèque, Cyril Svoboda, dénonce son prédécesseur en proclamant : « Jan Kavan a lésé le renom de la République tchèque ». Dans cette logique, celui-ci n'aura plus accès à des documents secrets et quittera le ministère, dont il demeure l'un des fonctionnaires, avec la fin de son mandat à l'ONU, au mois de septembre prochain. Quel raisonnement pour de telles déclarations et pour une telle décision ? En tant que chef de la diplomatie, Jan Kavan aurait ordonné de faire disparaîte près de 400 dossiers secrets, contrairement aux modalités des lois en vigueur. Le problème est qu'une grande partie de ces documents, prétendument liquidés, viennent d'être retrouvés par hasard au ministère, nul ne sachant où est le reste. D'un autre côté, les documents qui auraient dû être sauvegardés ont disparu. Ceci donne libre cours à de maintes spéculations dans la presse de ce mardi. Jan Kavan, lui, se défend en déclarant : « Il s'agit d'une nouvelle tentative de discréditer ma personne devant l'opinion publique, par des informations fausses et incomplètes. ».
En attendant le dénouement de l'affaire, un mot important à dire revient à l'Office de sécurité national et au service d'espionnage civil, BIS.