Jan Stork
L'émission sur le pilote Jan Stork, membre de l'équipe des volontaires tchèques engagés dans la légion étrangère en août 1914, à Paris, a déjà été diffusée le 28 novembre 2002. Le sujet m'a été proposé par madame Marcelle Vermasse. En aimable coopération avec les Archives centrales militaires de Prague, j'ai pu retrouver des informations sur le pilote jusqu'à 1937.
Le futur pilote travaille comme jardinier à plusieurs endroits aux environs de Paris : chez le comte de Choiseul à Juvisy, puis aux pépinièr de Bourg-la-Reine et Vitry-sur-Seine. En août 1914, il s'engage à Paris dans la légion étrangère. Après avoir été soumis à l'exercice à Bayonne, Jan Stork part au front. Il est alors membre de la compagnie d'infanterie NAZDAR, formée en France, uniquement de volontaires tchèques. La première année de la guerre, Jan Stork appartien au corps du Ier Régiment Etranger au front d'Artois. Blessé dans une bataille à Arras, il est hospitalisé à l'hôpital de Lyon et soigné par les Françaises de la Croix-Rouge. Il gardera de son séjour à l'hôpital un agréable souvenir.
A l'époque, le pilote sous-lieutenant Milan Rostislav Stefanik désire former une escadrille slave et cherche des volontaires tchèques. Jan Stork, avec trois de ses collègues, réagit immédiatement. Ils déposent une demande d'admission à l'Ecole d'aviation à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Jan Stork est admis en décembre 1915 et commence un cours de perfectionnement. Il pilote d'abord les avions de type Blériot. En 1916, il obtient son diplôme de pilote. Suivent des exercices continus sur les engins Caudron, Moran et Nieuport, des exercices de tir à l'Etang de Cazaux, ainsi que des exercices acrobatiques sur les engins Nieuportà Pau. Il passe également par les camps d'aviation au Bourget et à Lyon. En juillet 1916, Jan Stork est envoyé au centre de rassemblement à Plessis-Belleville, situé à une quarantaine de kilomètres de Paris. En septembre, le caporal Stork se joint à l'escadrille de chasse N 26. L'escadrille est basée au camp d'aviation au Bois de Hangard, près d'Amiens. L'escadrille N 26 était la plus ancienne et la plus renommée en France. Elle faisait partie du Groupement de Combat 12 - les Cigognes, sous les ordres du capitaine Felix Brocard. Jan Stork, qui agit sous les ordres du capitaine Victor Ménard, adopte le nom de guerre Jean Lousteau. Mais, après quatre mois, il demande une mutation. La raison de son départ volontaire de la prestigieuse escadrille est due au fait qu'il est bien le seul a ne pas avoir été promu en grade. Il sera donc transféré auprès de l'escadrille d'observation C 74, basée à Hondschoote. L'escadrille assistera souvent l'armée belge. Au cours de son service auprès de l'escadrille C 74, il est enfin élevé au grade de sergent. Le pilote effectue des vols de prospection et coopère avec l'artillerie. En décembre 1917, l'engin de l'aviateur qui pilot surtout les avions de chasse Nieuport, est abattu. Jan Stork survit, mais il est déjà trop fatigué par les éternels combats. Il demande un retrait à l'arrière. Depuis les camps d'aviation Le Bourget et Estampes, le pilote fait passer en survol les engins aux unités de combat positionnées au front. Apparemment, le pilote aurait passé la dernière année de la guerre dans le 88ème Régiment d'infanterie. Mais cette information n'est pas tout à fait certaine. Par contre, il est sûr que le sergent-major Jan Stork, alias Jean Lousteau, est démobilisé le 18 février 1919, en France. Un an après, il revient en Tchécoslovaquie. Un ordre de paiement d'une indemnité fixe de 250 francs lui a été remis par le 26ème Régiment de chasseurs à pied.Après la guerre, Jan Stork est fonctionnaire des chemins de fer à Pilsen. Il est membre et vice-président à l'Aero-club (Zapadocesky aeroklub) de la Bohême de l'Ouest. En mai 1935, Jan Stork obtient un diplôme de pilote d'avion de tourisme. Deux ans après, il participe au Vol international en étoile à bord de l'avion de tourisme Be-50, organisé à l'occasion de l'Exposition internationale à Paris.
Le remarquable pilote de chasse est décédé le 26 juillet 1965 à Touskov, dans la région de Pilsen.
Jan Stork, nom de guerre Jean Lousteau, a été décoré des croix de guerre tchécoslovaque, française et belge, de la croix de chevalier de l'ordre d'Albrecht I et ensuite de plusieurs médailles commémoratives françaises et belges. De toutes ses médailles et décorations, il estimait le plus, celle du chevalier de l'ordre de Léopold II.