Jaroslav Plašil : « Jouer l’Euro 2016 à Bordeaux ? C’est encore trop tôt, mais pourquoi pas ? »

Tomáš Rosický et Jaroslav Plašil, photo: ČTK

Ce vendredi, à Reykjavik, la République Tchèque affronte l’Islande dans un match qui pourrait grandement la rapprocher d’une qualification pour la phase finale de l’Euro 2016 de football en France en cas de nouveau résultat positif. Leaders surprises du groupe A à mi-parcours avec un point d’avance sur leur adversaire du jour et une avance relativement confortable sur les Pays-Bas et la Turquie, les Tchèques mènent la danse après avoir remporté quatre de leurs cinq premiers matchs éliminatoires. En marge du rassemblement de l’équipe nationale à Prague et avant de s’envoler pour la capitale islandaise, le milieu de terrain Jaroslav Plašil a accordé un entretien à Radio Prague. Pilier de la Reprezentace avec ses 93 sélections, malgré les critiques dont il est parfois la cible, le joueur des Girondins de Bordeaux a évoqué cette rencontre de qualification déjà peut-être décisive, ainsi que sa douzième saison dans le championnat de France.

Tomáš Rosický et Jaroslav Plašil,  photo: ČTK
Jaroslav, après une longue saison de championnat, n’est-ce pas trop difficile de se replonger dans la compétition ?

« Oui, c’est vrai que ce n’est pas une date très agréable, surtout quand on a fini le 23 mai. Avec les coupes nationales et la finale de la Ligue des champions, cela fait trois semaines après la fin du championnat. Ce n’est pas évident, mais bon, il faut le faire. Nous avons un match très important contre l’Islande, donc nous n’avons pas le choix. »

Vous avez les jambes ?

« Oui, il le faut. On se prépare pour. On sait très bien que le match va être très compliqué comme cela avait déjà été le cas à Pilsen (en novembre dernier, la République Tchèque avait battu l’Islande (2-1), ndlr).

Vous avez entamé la campagne de qualification de la meilleure des manières en remportant vos quatre premiers matchs avant de concéder un résultat nul lors de la réception de la Lettonie. Une équipe est-elle véritablement en train de naître ?

« C’est dommage qu’on n’ait pas remporté ce match contre la Lettonie. On sait très bien que même les ‘petites équipes’ sont difficiles à manœuvrer. Elles procèdent en contre-attaque. On a quand même su revenir au score, c’est déjà un point positif. Maintenant, ce match contre l’Islande, c’est le match à bien négocier. »

Photo: ČTK
Contre les Pays-Bas et la Turquie, vous aviez fait de gros matchs. Avec l’Islande, vous étiez plutôt les outsiders de ce groupe et vous avez su bien vous sortir de ces pièges…

« Oui, c’est vrai. En plus, on perdait à la maison contre l’Islande. Ce n’était pas un bon début, mais on a su renverser la tendance et gagner ce match qui était vraiment super important pour nous. Celui qui arrive en Islande, ça va être encore plus compliqué. »

Vous avez marqué lors de tous vos matchs, donc offensivement vous êtes plus ou moins au point. Mais vous avez pris des buts également à chaque match…

« Oui, il y a des choses à régler, mais c’est vrai que quand on joue simple, quand on joue vite, on est une équipe difficile à battre. Après, quand on pense que tout est arrivé, c’est là qu’on tombe un peu de haut. Il y a des hauts et des bas dans toutes les qualifications. Il ne faut pas s’arrêter à ce match nul contre la Lettonie, il faut essayer de voir plus loin. On sait très bien que ce match contre l’Islande est décisif. »

Quel est votre rôle au sein de cette sélection ?

Pavel Vrba et Karel Brückner,  photo: ČTK
« Je suis un joueur d’équipe, j’ai toujours privilégié l’équipe. Mon but, c’est que ce soit toujours l’équipe qui gagne. Il faut parfois penser à soi, mais pour moi, c’est toujours l’équipe. Si on ne pense pas premièrement à l’équipe et qu’on pense d’abord à soi-même, je pense que c’est déjà perdu d’avance. Moi, je suis dans l’optique de toujours apporter plus à l’équipe et à mes coéquipiers, plutôt que de ne penser qu’à moi. »

Avec votre expérience, aidez-vous les jeunes de cette sélection ?

« C’est un peu plus facile en club quand on côtoie les joueurs tous les jours. Il y aussi des joueurs qui sont là depuis un moment, comme Rosický ou Čech. C’est à nous aussi d’aider les jeunes, mais ce n’est pas toujours évident. »

« Super content de jouer dans l’équipe de Willy Sagnol »

Jaroslav Plašil
Quel bilan de la saison faites-vous avec les Girondins de Bordeaux ?

« Quand on a commencé la saison, on s’était que si on terminait européens, ce serait une saison réussie. On l’a fait avec l’aide du Paris Saint-Germain, mais c’est comme ça. On a fini sixièmes, c’est qu’on le méritait. Il faut retenir le positif de cette saison pour continuer sur cette lancée la saison prochaine. »

Cette année, c’était la première année de Willy Sagnol en tant qu’entraîneur. A-t-il su relancer l’équipe après trois années Gillot ?

« On a bien vu qu’au niveau du jeu, ce n’était pas pareil. Il y avait un jeu plus offensif avec beaucoup plus de mouvements, avec de la possession de balle. »

Ca vous convient bien ?

« Forcément, quand on joue plus avec le ballon, on prend plus de plaisir. On essaye de se démener sur le terrain le plus qu’on peut. »

Visiblement, Willy Sagnol vous fait confiance puisque vous êtes un des joueurs les plus utilisés et vous avez prolongé votre contrat de deux ans. Donc, la confiance entre lui et vous est au beau fixe…

« Je suis super content de pouvoir jouer dans cette équipe avec Willy Sagnol. Il me fait confiance, j’essaye de lui rendre la pareille. J’essaye d’être le plus professionnel et opérationnel, de faire de bons matchs et d’aider les jeunes à progresser. Il y en a beaucoup cette année aux Girondins et d’autres vont arriver et confirmer leur talent. C’est ça qui est bien. »

Que pensez-vous du nouveau stade de Bordeaux ?

« C’est vraiment quelque chose de phénoménal. Quand on change de stade comme ça… Le stade est plein, 42 000 personnes, une super ambiance… C’est vraiment un stade de football qui est assez proche. C’est quelque chose de nécessaire pour bien travailler. Les supporters y prendront goût. »

Chaban Delmas ne vous manquera pas un peu quand même ?

« Bien sûr que ça manquera un peu. Ce tunnel auquel on était habitué… il faut y aller avec le temps. »

Ce serait sympa de disputer un match de l’Euro 2016 dans le stade des Girondins…

« C’est encore trop tôt, mais pourquoi pas ? »