Jeune étudiant à la rencontre des « Victimes invisibles du communisme » en France

Photo: ČT24

Jeune étudiant au lycée F.X.Šalda à Liberec (Bohême du Nord), Aleš Bartoš s’est joint au projet « Victimes invisibles du communisme » en septembre 2013, dix ans après sa création. Dans le cadre de ce projet, il est parti en France pour y rencontrer des émigrés tchécoslovaques ayant quitté leur patrie pendant l’époque du communisme. Au micro de Radio Prague Aleš Bartoš évoque la genèse de cette idée.

Aleš Bartoš,  photo: ČT24
« Notre professeur d’histoire Jan Goll est venu avec l’idée principale de ce projet qui était d’aller dans les pays étrangères pour y rencontrer des émigrés tchécoslovaques et d’enregistrer des conversations avec eux. »

Si ses prédécesseurs ont déjà tracé les destins de plusieurs dizaines d’émigrés au Canada et en Australie, Aleš Bartoš est parti, seul, à Paris, après seulement trois ans d’études de la langue française, et ce pour y rencontrer des expatriés tchèques ayant réussi à passer le Rideau de fer. A son départ, il n’avait dans sa poche qu’un contact sur place, mais les réseaux tchèques, notamment ceux de l’unité sportive du Sokol de Paris qui y existe depuis 1892, ont été d’une grande aide.

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« J’ai fait vingt-deux enregistrements, mais des fois, il y avait plusieurs personnes en même temps, ainsi que des familles. J’ai rencontré près de trente personnes en tout. »

Pendant trois semaines, Aleš Bartoš recueillait des données, mais l’essentiel reste encore à faire :

« Maintenant, nous faisons la retranscription des enregistrements que nous allons ensuite envoyer aux personnes interviewées pour qu’elles en approuvent le contenu. Nous allons peut-être tourner un film documentaire basé sur leurs témoignages, c’est encore à voir. »

Un tel travail n’est pas le fruit d’un effort individuel. Aleš Bartoš souligne que sans la confiance que lui ont accordée les personnes interrogées, et sans l’aide de ses hôtes français, la réalisation de ce projet n’aurait pas été possible.

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Le projet « Victimes invisibles du communisme » permet aux lycéens tchèques de découvrir les destins d’hommes et de femmes, touchés par le cours de l’histoire. Mais cette histoire, il est nécessaire de la connaître d’abord. C’est pourquoi, Aleš Bartoš s’est lancé dans une initiative ambitieuse :

« J’ai fait trois présentations, deux à la Sorbonne et une à l’ambassade tchèque à Paris. Mon objectif était de fournir plus d’informations sur l’histoire tchécoslovaque du régime communiste au public français, car j’ai trouvé que le niveau de connaissances était insuffisant. »

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Néanmoins, ces conférences n’ont pas été uniquement un moment de transmission des connaissances, mais elles ont relevé de l’enrichissement mutuel. Aleš Bartoš :

« Pendant mes présentations j’ai appris, que le communisme en France voulait dire quelque chose de tout à fait différent en comparaison avec la pratique tchécoslovaque. Le communisme est un terme disparate qui dépend du territoire. C’est pourquoi, il faut ajouter à chaque fois un adjectif pour mieux le qualifier, tel que le communisme tchèque, français ou bien chinois. »

Les quarante années du régime communiste ont entrainé une émigration de 170 000 citoyens tchécoslovaques à l’étranger. Après le Canada, l’Australie et désormais la France, le projet étudiant « Victimes invisibles du communisme » a certainement de la matière à explorer.