Jiri Balvin, celui qui va soigner la Télévision
Vendredi dernier, la Chambre des députés avait élu Jiri Balvin directeur intérimaire de la Télévision tchèque. Quelques heures plus tard, les journalistes de la TV ont mis fin à leur grève. Après deux mois de chaos, la situation au sein de cette institution publique semble se calmer... A-t-on vraiment trouvé une sortie de l'impasse ? Magdalena Segertova résume les événements des derniers jours.
La crise est conjurée, mais des difficultés persisteront encore des mois et des mois, peut-on lire, à propos de la Télévision, sur les pages de la presse tchèque. Cette dernière suit de près les premiers pas du nouveau chef de Kavci hory (siège de la Télévision), apporte des réactions enthousiastes des grévistes et amères de l'ancienne direction.
Mais... commençons par le commencement. Qui est, en fait, ce
Jiri Balvin ? Pour les employés de la Télévision tchèque, ce n'est pas du tout un inconnu. Il commence à travailler à la Télévision tchécoslovaque en tant qu'étudiant à la Faculté du cinéma et de la télévision auprès de l'Ecole supérieure des arts dramatiques. Il y reste 25 ans. Au début des années 90, il est nommé chef de production des programmes culturels et sa carrière semble culminer. Or, quelques années plus tard, Jiri Balvin se fait renvoyer de son poste et décide de quitter la Télévision. Joueur de tennis passionné, il travaille d'abord dans la gestion de l'Association tchèque de tennis, puis, de nouveau, dans le domaine des médias. C'est en 1998 qu'il se présente, pour la première fois, parmis les candidats à la fonction de chef de la Télévision tchèque. Sans succès. Son "Jour" n'est arrivé que vendredi dernier. Soutenu par les députés du Parti civique démocrate et de la Social-démocratie, Jiri Balvin, 47 ans, a largement battu ses six adversaires. Peu après sa nomination, les téléspectateurs aperçoivent qu'en effet, les choses commencent à bouger : après six semaines, le mot "grève" disparaît du coin gauche de l'écran. Jiri Balvin annule les licenciements des journalistes insurgés et, en même temps, révoque la direction intérimaire de la Télévision. Parmi les personnes qui doivent quitter leurs postes, deux ladies ambitieuses : Vera Valterova, chargée ses dernières semaines de la direction, et Jana Bobosikova, directrice des actualités et figure la plus controversée de l'équipe de l'ancien chef de la Télévision, Jiri Hodac, équipe à laquelle les employés de la Télévision s'étaient opposés.Tout le monde parle, à présent, de la stabilité : selon Jiri Balvin, stabiliser la situation de la Télévision publique est son principal objectif. Sa position n'est, par contre, pas aussi stable que l'on pourrait le croire : Jiri Balvin, lui aussi, n'est qu'un directeur intérimaire. Dans six mois, un nouveau Conseil de la TV désignera le nouveau directeur. L'indépendance de la politique, tellement désirée par les journalistes insurgés, restera, pendant un certain temps encore, un rêve. Pourquoi ? Jiri Balvin, élu par les députés, devra logiquement consulter ses démarches avec ces derniers. Bref, avant que le Conseil de la TV ne soit formé, la Chambre des députés jouera son rôle. On veut que le géant de la scène médiatique tchèque fonctionne, enfin, normalement. Il faudra attendre encore un peu...