JO : succès historique pour la délégation tchèque à Tokyo
Les Jeux olympiques ont pris fin ce week-end au Japon et deux dernières médailles au javelot permettent à la Tchéquie d’afficher le meilleur bilan de son histoire.
Après T. Satoranský et Petra Kvitová lors de la cérémonie d’ouverture, le lanceur de javelot Jakub Vadlejch était le porte-drapeau de la Tchéquie pour la cérémonie de clôture dimanche dans le stade olympique de Tokyo.
Il a remporté la veille la médaille d’argent derrière l’Indien Neeraj Chopra et juste devant son aîné Vítězslav Veselý, en bronze. Avec ces deux médailles, les deux compères et disciples de Jan Zelezny ont réussi à sauver l’honneur de l’athlétisme tchèque qui aurait sans eux fini bredouille.
Jakub Vadlejch : « C’est vrai que j’ai ressenti que cela n’avait pas fonctionné cette année pour nos athlètes ; certains n’ont pas eu de chance et n’ont pas réussi à passer le stade des qualifications. J’ai voulu faire en sorte de rompre le sort »
Discipline dans laquelle excellent les Tchèques, le javelot permet également à la Tchéquie de terminer ces jeux avec le meilleur bilan de sa jeune histoire : 11 médailles, dont 4 en or, 4 en argent et 3 en bronze. Le même nombre qu’aux Jeux d’Atlanta en 1996 mais avec cette fois-ci une médaille d’argent de plus.
Pour la petite histoire, les Tchèques ont également remporté 11 médailles en 2012 à Londres, mais le même Vítězslav Veselý avait reçu sa médaille de bronze après coup, en raison de la disqualification pour doping d’un de ses adversaires.
Sur les quatre médailles d’or glanées par la délégation tchèque cette année, une a été remportée par la paire Barbora Krejčíková/Kateřina Siniaková au tennis, quelques semaines seulement après leur triomphe en double (et en simple pour la première) à Roland Garros.
Barbora Krejčíková : « C’était très exigeant, mais je me suis efforcée de ne pas me laisser abattre. Je savais que nous devions faire de notre mieux et jouer chaque match à 150 %. C’était le seul moyen pour que cela passe. Je suis tellement contente que ce se soit déroulé de cette manière. Je pense que nous le méritions au regard de tous nos efforts et de tout ce que nous avons accompli ensemble. Nous avons présenté un tennis de qualité et c’est pour cette raison que je suis particulièrement heureuse. Je ne savais pas que la médaille était si lourde ! »
La veille, Markéta Vondroušová avait pris l’argent en simple, après sa finale perdue contre la Suissesse Belinda Bencic. Les Tchèques avaient failli s’habituer à l’or après les deux journées précédentes lors desquelles trois d’entre eux sont devenus champions olympiques : Jiří Lipták avec son fusil (devant son compatriote David Kostelecký en argent), Jiří Prskavec avec son kayak et sa pagaie et enfin Lukáš Krpálek avec son kimono, qui a réussi à marquer l’histoire du judo en remportant l’or dans la catégorie des +100kg après l’or dans la catégorie inférieure à Rio, le tout sur le tatami du stade mythique du Budokan au pays du judo.
Lukáš Krpálek : « Je voulais gagner cette finale mais je ne pensais pas y arriver comme ça, c’est fantastique ! La journée a été très difficile pour moi mais je me réjouis de rejoindre Jiří Prskavec auquel j’ai pensé même avant mes combats. C’est notre journée et j’ai très envie de fêter ça avec lui en buvant un coup au village olympique ! »
Quelques amères déceptions quand même pour les Tchèques lors de cette quinzaine, dont celles liées à la fin du règne de la quadragénaire Barbora Špotáková au javelot, au cumul des disciplines en escalade pas favorable au phénomène Adam Ondra et au sort réservé au basket tchèque (le seul sport d’équipe représenté à Tokyo) dans « le groupe de la mort », avec la France et les Etats-Unis qui se sont retrouvés en finale.
Mais la délégation tchèque termine à une très honorable 18e place du tableau final des médailles, juste derrière la Pologne et devant le Kenya.
Et tout ça sans compter les médaillés aux origines tchèques, comme en témoignent pour certains leur prénom ou leur nom de famille : l’Américaine Nelly Korda, nouvelle championne olympique de golf, est la fille de Petr Korda, ancien champion tchèque de tennis, tandis que le vice-champion olympique français de basket, Petr Cornelie, doit son prénom à sa mère tchèque, elle-même ancienne basketteuse.
Certains des médaillés tchèques ont déjà pris rendez-vous pour Paris en 2024, notamment le judoka en or, Lukáš Krpálek, qui dit avoir songé à repasser dans la catégorie inférieure au quintal et qui souhaite "pouvoir enfin combattre devant ses amis et sa famille".