Josef Šíma et le Grand Jeu : la quête d’une unité du monde par la poésie
Jusqu’au 28 juillet, il ne faut pas manquer au Manège Wallenstein (Valdštejnská jízdárna) à Prague l’exposition consacrée au cheminement du peintre tchèque Josef Šíma, installé en France depuis le début des années 1920, qui l’amena à côtoyer et collaborer avec les jeunes poètes du Grand Jeu, à Paris. Mouvement éphémère, parallèle au surréalisme et bien plus radical dans son appréhension de la vie et de la création artistique, le Grand Jeu est lié aux noms, entre autres, de Roger Vaillant, Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal, et donc… Josef Šíma. Pour en parler Radio Prague a rencontré Bertrand Schmitt, réalisateur et conférencier, qui propose d’ailleurs des visites guidées de l’exposition en français.
« Josef Šíma naît dans l’empire austro-hongrois, à Jaroměř. Il est le fils d’un professeur de dessin technique qui enseigne en Moravie, à Brno. Il fait des études de dessin technique, puis aux Beaux-Arts à Prague. En 1920, il reçoit une proposition de l’atelier Mauméjean dans le sud de la France, à Hendaye, qui cherche un dessinateur-peintre, ayant une formation en dessin technique. C’est le cas de Šíma. Il décide de répondre à cette annonce, il va au pays basque, accompagné d’un autre Tchèque du nom de Bedřich Feuerstein, un jeune élève architecte qui a reçu une bourse pour étudier à Paris. Feuerstein va à Paris, Šíma va dans le sud de la France. En 1921, il décide de rentrer à Paris. »
C’est là que ça se passe…
« Exactement. Il entend par Feuerstein tout ce qui se passe à Paris, il est curieux, il a envie de rencontrer du monde. Il fait donc une demande de bourse à Paris, mais ne l’obtient pas car il n’a pas terminé ses études à l’Académie des Beaux-Arts à Prague. Il fait sa demande à l’ambassade tchécoslovaque à Paris qui le met en contact avec une relieuse d’art importante, Louise-Denise Germain, qui travaille sur des couvertures d’art pour des livres de bibliophilie. Elle cherche quelqu’un et Šíma va travailler avec elle. Il va rencontrer celle qui deviendra sa femme, Nadine, la fille de Louise-Denise Germain. »Dont on voit plusieurs portraits dans cette exposition d’ailleurs…
« On voit plusieurs portraits d’elle et de sa mère. A l’époque, c’était compliqué car elle était une fille-mère. Louise-Denise Germain ne présentait donc pas sa fille comme étant sa fille. Certains tableaux de Šíma s’appelaient Les demoiselles Germain. »
Comme si elles étaient sœurs…
« Voilà. Ensuite la situation va être régularisée et il va épouser Nadine qui deviendra Nadine Šíma. Et lui va prendre la nationalité française en 1926. »Ce séjour dans le sud de la France est véritablement un tournant pour lui. Paris est un deuxième temps. Mais sans ce séjour dans le sud, tout aurait été différent car le reste de sa vie se déroule en France.
« Tout à fait. Si on veut voir les choses dans leur aspect global, une des dernières œuvres de Šíma, fin des années 1960, ce sont des vitraux pour une église à Reims. Or les ateliers Mauméjean étaient spécialisés dans le travail du vitrail. Il retrouve à la fin de sa vie sa formation initiale dans le sud de la France. Et puis, tout le travail sur la lumière qu’on trouve chez Šíma, il me semble que cela vient également d’un travail sur la lumière qu’il a pu faire en travaillant sur le verre. Il y a donc quelque chose d’important dans ce séjour dans le sud de la France. »
L’objet de notre rencontre aujourd’hui est de parler aussi et surtout de Josef Šíma et du Grand Jeu. Dans les années de l’entre-deux-guerres, il va rencontrer ce groupe de jeunes gens issus d’un lycée de Reims. Lui est beaucoup plus âgé, il y a une différence de génération, mais il sympathise avec eux. Ce groupe est celui du Grand Jeu qui rassemble entre autres René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte, Roger Vaillant… Ce sont des jeunes gens qui expérimentent avec la drogue, qui essayent de capter la vie dans son entièreté, sans barrières, sans conventions. Où se fait jonction entre Šíma et ces jeunes gens qui bouillonnent d’inspiration ?
« La présentation du Grand Jeu comme des jeunes gens qui expérimentent beaucoup de choses, c’est vrai, c’est période du lycée de Reims. Ils sont très jeunes, ils sont nés entre 1907 et 1909 et se sont rencontrés en 1922. Ils vont créer une petite fraternité, s’appeler les ‘Phrères simplistes’, le simplisme étant cette spontanéité, cette entièreté par rapport à l’existence. Mais en même temps, il y a quelque chose de très rigoureux chez eux. Ce n’est pas simplement une expérimentation de la jeunesse, il y a des choses très matures, des recherches philosophiques, et notamment – et c’est là où se fait le point de rencontre avec Šíma – ils sont persuadés que le monde phénoménal, autour de nous, est basé sur un principe unique. Cela s’appelle le monisme, une philosophie qui pense que l’énergie, la matière, la lumière, la couleur, la vie organique et inorganique, consciente et inconsciente, sont une seule et même chose. Ils cherchent cette unité. Or au même moment, dans les années 1926-27, Šíma a énormément évolué dans sa peinture. Quand il est arrivé à Paris, après le sud, il a rencontré différents artistes, s’est intéressé à l’école de Paris, mais a aussi rencontré deux mouvements qui vont l’intéresser : le purisme qui est un mouvement développé par Le Corbusier et Amédée Ozenfant et qui cherche à épurer la peinture afin d’arriver à des formes premières essentielles. En 1923-25, Šíma va également être très intéressé par Pietr Mondrian, le peintre abstrait hollandais. Ce qui l’intéresse n’est pas le côté géométrique, mais spiritualiste de cette abstraction qui cherche, à travers des formes et des couleurs simples, à arriver aux principes premiers, universels, de la vie de l’univers. Šíma va évoluer dans ce sens-là mais il va commencer à voir que cette peinture un peu trop géométrique ne va pas, qu’il faut aller vers une peinture plus poétique, que la vraie unité de l’univers, pour un artiste, c’est la poésie. C’est-à-dire représenter des formes simples en trouvant des symboles universels. »C’est là où il se retrouve avec les jeunes gens du Grand Jeu…
« Exactement. Une personne va faire le lien. D’un côté Šíma fait sa peinture, de l’autre les simplistes font leurs recherches. Après le baccalauréat, Roger Vaillant et René Daumal arrivent à Paris pour la rentrée 1925/1926. Tous deux ont rencontré à Paris, par l’intermédiaire de Philippe Soupault et Léon Pierre-Quint, un poète tchèque du nom de Richard Weiner, correspondant de Lidové noviny à Paris, qui va s’intéresser à la peinture de Šíma. Fin 1926, Weiner a rencontré les jeunes simplistes et se rend compte qu’il y a une sorte de cheminement parallèle, commun, entre ces jeunes gens et leur volonté d’arriver à une sorte d’unité du monde par la poésie et Šíma qui cherche exactement la même chose, à arriver à une unité de représentation, par une peinture de plus en plus poétique, qui utiliserait le symbole, la lumière, des images simples de la nature, les souvenirs, l’inconscient. Weiner décide de les faire se rencontrer. Il organise une soirée en juin 1927. En effet il a obtenu à Roger Vaillant une bourse de trois mois à Prague. »
Roger Vaillant a été à Prague à l’époque ?
« Oui, pendant trois mois. Il y a rencontré d’ailleurs Adolf Hoffmeister, Karel Teige, Jiří Voskovec. Il a écrit des articles pour Rozpravy Aventina. »
Il y a rencontré tous les grands noms de l’époque…
« Il a rencontré les grands artistes et a servi de lien. Il arrive en tant que jeune étudiant qui va faire une bourse d’études de trois mois pour découvrir la Tchécoslovaquie, faire des articles sur le pays pour la France. Mais finalement il vient aussi comme ‘ambassadeur du simplisme’ comme il l’écrit à René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. Il dit qu’il va convertir Prague au simplisme et créer des liens entre l’avant-garde tchèque et française. Et c’est ce qu’il va faire. »C’est intéressant, on voit ici comme les échanges ne fonctionnaient pas uniquement de Prague à Paris mais aussi de Paris à Prague.
« Bien sûr, il y a également une volonté de faire découvrir ce qui se passe à Paris, de venir à Prague, de prendre des contacts à Prague pour voir s’il n’est pas possible de faire des choses en commun. Et donc à cette soirée à l’occasion du départ de Roger Vaillant, Josef Šíma est invité, il rencontre les jeunes simplistes et leur donne rendez-vous dans son nouvel atelier, cour de Rohan. Il existe une célèbre caricature d’Adolf Hoffmeister où on voit dans l’atelier Roger Vaillant, Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal, Artür Harfaux, devant la toile Europa que Šíma était justement en train de peindre. »
Une toile que l’on peut retrouver justement à Valdštejnská jízdárna.
« Et qui est une des toiles qui marque vraiment l’unité entre les recherches poétiques des jeunes poètes simplistes et les recherches poétiques et picturales de Šíma. Ensemble ils vont donc décider de créer une revue, Le Grand Jeu. »C’est d’ailleurs Josef Šíma qui va faire la couverture de cette revue Le Grand Jeu ainsi que des illustrations. Et il va également traduire des poèmes tchèques en français…
« Deux poèmes tchèques sont en fait traduits, un de Vítězslav Nezval et un de Jaroslav Seifert. Il y avait déjà des liens auparavant entre Seifert et Šíma. Quand ce dernier arrive en France, il devient très rapidement le correspondant français du groupe Devětsil. On lui demande souvent à Paris ce qui se passe sur place, s’il ne peut pas rencontrer untel ou untel. En 1925, Seifert a envie de faire traduire un texte de Georges Ribemont-Dessaignes, L’autruche aux yeux clos. Il demande à Šíma de rencontrer Ribemont-Dessaignes pour lui demander l’autorisation. C’est ce que Šíma va faire, lui et le poète français vont devenir amis jusqu’à leur mort, Georges Ribemont-Dessaignes participera à la revue Le Grand Jeu par la suite. Šíma fait ce contact entre Paris, les poètes parisiens et l’avant-garde tchèque, dont Seifert et Nezval. Quand Le Grand Jeu est lancé, Šíma va donc proposer des textes de ces deux poètes tchèques, mais aussi des poèmes de Weiner. Ce dernier aurait dû avoir des textes et des poèmes dans la revue. Mais Weiner, qui a un caractère compliqué, se fâche avec Le Grand Jeu. Ses membres l’implorent en lui disant qu’ils veulent sa poésie etc. Mais finalement ça ne se fera pas. »
C’est compliqué parce qu’on voit bien que les jeunes gens du Grand Jeu sont très entiers aussi, que ce soit dans leur caractère ou leur création. Ils se sont aussi fâchés avec les surréalistes. Ce qui est intéressant c’est qu’au premier abord, on a l’impression qu’ils sont beaucoup de choses en commun, mais par rapport aux jeunes gens du Grand Jeu, les surréalistes, considérés comme l’avant-garde, ont presque l’air conservateur ! Quel était le rapport de Šíma avec les surréalistes ?
« C’est une question complexe. Bien sûr, Šíma rencontre à Paris les surréalistes qui, depuis 1924, sont l’avant-garde la plus en pointe, la plus expérimentale, celle qui va le plus loin dans le sens que veut le Grand Jeu. A tel point que quand les simplistes créent le simplisme, ils vont découvrir en 1924 les numéros de la Révolution surréaliste, ils se disent qu’à Paris il y a des gens qui font exactement ce qu’ils veulent faire. Cela va créer chez eux une sorte d’intérêt, puisqu’ils lisent la Révolution surréaliste, mais aussi une sorte de défi. Ils se disent : ‘on doit faire mieux qu’eux !’ Forcément, ça va créer une sorte d’émulation et de rivalité à la fois quand ils arrivent à Paris. Ils veulent se mesurer à ces aînés un peu plus âgé qu’eux mais qui ont la même démarche. Šíma, lui, a déjà rencontré les surréalistes, on sait que Breton est venu dans son atelier en 1926 et il va proposer à Šíma de participer au Salon des Surindépendants, une sorte de salon concurrent à celui des Indépendants qui est jugé pas assez indépendant. Breton en est un des membres fondateurs. Mais en même temps, on sait que le fait que Šíma soit proche du Grand Jeu et que ce dernier soit en train d’attirer les exclus ou les déçus du surréalisme, comme Robert Desnos, Roger Vitrac, Philippe Soupault, est considéré par Breton est les autres comme un groupe concurrent qui siphonne leur force parce qu’ils sont plus jeunes, plus radicaux, et parce qu’ils ont une quête d’absolu encore plus forte que chez les surréalistes. »
Et il y a cette absence de la peur de la mort assez incroyable chez les jeunes gens du Grand Jeu. C’est pour cette raison que je disais auparavant qu’à côté d’eux les surréalistes ont presque l’air conservateur. C’est un paradoxe !« Oui ! C’est d’ailleurs la fameuse lettre, en 1929, quand Breton fera paraître le second Manifeste du surréalisme, dans lequel il va carrément lancer une injonction à René Daumal en disant : ‘Je ne comprends pas pourquoi René Daumal, dont j’apprécie les textes dans le Grand Jeu, continue à se situer en-dehors de nous.’ René Daumal dit que Breton est en train d’essayer de les séparer en l’attirant lui. Il répond dans une lettre collective publiée dans Le Grand Jeu et il a cette fameuse formule à propos d’André Breton : ‘Attention de ne pas finir dans les manuels d’histoire littéraire, alors que nous, si nous avons une ambition, c’est de finir dans l’histoire des cataclysmes.’ Effectivement, il y a cette volonté des jeunes de dire aux surréalistes qu’ils sont en train de s’embourgeoiser, de devenir un groupe littéraire, artistique, alors qu’eux veulent garder leur entièreté, leur recherche d’absolu. Après, les choses ne sont pas aussi simples que cela parce que certaines personnes du Grand Jeu finiront pas rejoindre les surréalistes. Il y a une sorte de parallélisme entre les deux groupes qui se connaissent, se côtoient, s’affrontent, s’éloignent. Cela fait partie du jeu des avant-gardes de ces années-là. »
Quelles sont les différentes phases de création de Josef Šíma ?
« L’exposition s’appelle justement ‘Cesta k Vysoké hře’, donc ça a vraiment été pensé comme un cheminement. C’est la voie qui va mener jusqu’au Grand Jeu. L’exposition ne cherche pas à montrer toute l’œuvre de Šíma qui continue de créer jusque dans les années 1960, mais la période depuis ses débuts, jusqu’à sa rencontre avec le Grand Jeu et les quelques années qui ont suivi et où il est encore marqué par le groupe. Cette période se clôt à la fin des années 1930 et la guerre qui est une vraie rupture dans la création de Šíma. Au tout début, Josef Šíma apprend à peindre, il a une peinture marquée par l’enseignement qu’il reçoit, une création plus académique avec des portraits de famille, de ses amis, notamment de la famille Voskovec. Ensuite il a deux sources d’inspiration : les paysagistes tchèques comme Antonín Slavíček, plutôt naturalistes, et Jan Preisler qui a été son professeur à l’école des Beaux-Arts, en 1913-1914. On va ainsi retrouver une vision symboliste de la nature, où celle-ci n’est pas représentée seulement de manière réaliste mais avec une volonté de montrer qu’elle est un ‘vivant symbole’ comme dirait Baudelaire. »« Quand il arrive en France, changement : il rencontre les avant-gardes et se met à peindre des choses plus marquées par le cubisme, le futurisme. On a des tableaux qui représentent des trains, des lignes de chemins de fer, qui sont une traduction personnelle de Šíma de ce mouvement qu’est le futurisme. Quand il arrive en France, il rencontre les avant-gardes, mais il n’est pas satisfait. On comprend qu’il cherche, et qu’il n’a pas encore vraiment trouvé sa voie. Ce sera au milieu et à la fin des années 1920 où il va vraiment essayer de synthétiser de manière poétique, symbolique, les éléments de sa peinture. Pour y parvenir, il y aura ce petit intermède où il va aller vers une peinture presque abstraite, il y a quelques toiles de 1925-1926. A cette époque, il est influencé par le néoplasticisme de Mondrian qu’il va rencontrer d’ailleurs. Ce sont des représentations avec des formes géométriques, avec quelques tons colorés, mais contrairement à Mondrian, ce n’est pas le côté géométrique et formel qui l’intéresse, c’est vraiment d’arriver une sorte d’épuration de la forme, pour se débarrasser du naturalisme et arriver à cette forme de représentation universelle et symbolique de l’énergie et de la matière. »
Dans cette exposition, on voit de très beaux portraits de ces acteurs du Grand Jeu. Un des plus marquants est celui de Roger Gilbert-Lecomte, d’autant plus que l’on sait qu’il est mort très jeune, à 35 ans à peine, il a été foudroyé en plein vol en raison de ses excès. On voit très bien cela dans ce portrait puisqu’on a l’impression qu’il s’efface doucement. On y sent évidemment la poésie qui caractérise la peinture de Šíma, mais il représente aussi la vie finissante de ce jeune homme.
« Les portraits dont vous parlez ont été réalisés pour une exposition en 1930 et qui s’appelait ‘L’Enigme de la face’. Ce sont des portraits un peu énigmatique, quand on les voit on se rend bien compte qu’ils sont quelque chose de mystérieux, magique. C’est la façon dont il a essayé de traduire l’énergie intérieure de ces personnages. Effectivement Roger Gilbert-Lecomte est représenté avec une tête un peu fantomatique, ce qui était le cas d’ailleurs. Il était très beau, mais extrêmement émacié par la drogue. Il y a donc ce côté énigmatique, presque spectral, du personnage, dont le corps disparaît dans la masse noire du fond. C’est sans doute une intuition de la fragilité ou de la disparition de Roger Gilbert-Lecomte, mais on pourrait le prendre à l’inverse : Šíma a concentré toute l’énergie de Roger Gilbert-Lecomte en un endroit de son corps qui est son visage, sa tête, cette espèce de rayonnement à un endroit. Il essaye de montrer où se concentre l’énergie de ce personnage. »Cette exposition a déjà été montrée à la Galerie morave de Brno. Josef Šíma a fait toute sa carrière artistique en France. C’est aussi une façon de le faire redécouvrir au public tchèque ?
« Sans doute. L’œuvre de Šíma n’est pas totalement inconnue pour autant en Tchéquie. Il y a eu des travaux importants comme l’excellente monographie de František Šmejkal publiée chez Odeon. Avant, il y a eu un travail fait par Věra Linhartová qui a fait également, en français, un autre travail sur Šíma. Il y a un intérêt ici, depuis les années 1970, pour Šíma, sa poésie, sa peinture. Même quand il vivait en France, Šíma a exposé à Prague et à Brno. En 1928, il expose à l’Aventinská mansarda. Il n’est donc pas totalement inconnu. Mais c’est vrai qu’il arrive à Paris en 1921, il meurt en 1971 au même endroit, il a donc passé 50 ans de sa vie en France où il a créé son œuvre. C’est donc aussi l’occasion de montrer ici des œuvres inconnues ici, des œuvres qui viennent de Beaubourg, du musée des Beaux-Arts de Reims qui depuis des années, essaye de rassembler dans son fonds des œuvres liées au Grand Jeu et à Šíma. Il y a aussi des œuvres, plus liées au Grand Jeu, qui viennent du musée d’Art moderne de Paris. L’autre objectif était aussi de faire découvrir au public tchèque le Grand Jeu. On connaît Šíma, ceux qui s’y intéressent savent qu’il en a fait partie, mais les gens ne connaissent pas nécessairement les œuvres des autres artistes. Ce sont des œuvres présentées pour la première fois en République tchèque. »