Karel Schwarzenberg à la tête d'une difficile mission diplomatique européenne au Proche-Orient

Bernard Kouchner, Carl Bildt, Tzipi Livni, Karel Schwarzenberg et  Benita Ferrero Waldner à Jérusalem, photo: CTK

La République tchèque aurait souhaité un début de présidence européenne plus tranquille – l’actualité dramatique du Proche-Orient en a voulu autrement. C’est donc le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, qui mène en ce moment la délégation européenne dans la région pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Bernard Kouchner,  Carl Bildt,  Tzipi Livni,  Karel Schwarzenberg et Benita Ferrero Waldner à Jérusalem,  photo: CTK
Le semestre s’annonce éprouvant pour le ministre tchèque des Affaires étrangères. Dimanche, il a pris la tête de cette délégation européenne qui, après Le Caire, passe par Jérusalem et Ramallah avant de terminer mardi à Amman, en Jordanie.

La délégation est complétée par les chefs des diplomaties française et suédoise, par la commissaire européenne aux Affaires extérieures, et par le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère. Objectif principal de la mission : obtenir un cessez-le-feu. Karel Schwarzenberg :

Gaza,  photo: CTK
« Nous devons essayer d’obtenir un résultat, même si cela va être une tâche extrêment difficile. »

A Prague on a eu beaucoup de mal à gérer la communication officielle. La faute, selon Karel Schwarzenberg, au porte-parole du Premier ministre, qui a fait une « sérieuse erreur » en qualifiant l’incursion israélienne d’ « opération plus défensive qu’offensive ».

Cette déclaration a provoqué la colère de certains partenaires européens et surtout des Palestiniens et de certains pays arabes. Le fils du leader lybien Mouamar Khadafi a même demandé des excuses. Le porte-parole s’est exécuté, et reste finalement à son poste. Bref, faux départ de la diplomatie tchèque, dont le chef va devoir employer tous ses talents pour pouvoir prétendre à un rôle d’arbitre dans cette région.

Alexandr Vondra,  photo: CTK
Une mission d’autant plus compliquée que, malgré la fin la présidence française, Paris semble vouloir continuer à s’impliquer au plus haut niveau. « La présidence est une drogue et les Français sont devenus très accros », avait récemment prévenu le vice-Premier ministre Alexandr Vondra.

Parallèlement à la mission européenne de la troïka tchéco-franco-suédoise, à laquelle participe Bernard Kouchner, le président français Nicolas Sarkozy s’est lui aussi rendu au Proche-Orient. Deux missions qui, selon le chef de la diplomatie française, sont complémentaires :

Bernard Kouchner  (à droite) au Caire,  photo: CTK
« La troïka a rendez-vous avec le président de la République française à Ramallah chez M. Abou Mazen (Mahmoud Abbas, ndlr). Nous aurons quelque temps pour échanger notre analyse de la situation et nous verrons comment nous allons agir ensemble. »

Gaza,  photo: CTK
La troïka menée par Karel Schwarzenberg terminera sa tournée dans la région ce mardi en Jordanie. Lundi, il a indiqué qu’il fallait maintenant « s’assurer que l’aide de l’UE parvienne aux habitants de Gaza, que les points de passage soient ouverts, et que l’aide ne se perde pas en chemin ». Trois millions d’euros viennent d’être débloqués par la Commission européenne pour les Gazaouis. Prague a indiqué avoir en plus débloqué cinq millions de couronnes (environ 200 000 euros) par l’intermédiaire du programme humanitaire de l’ONU.

Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a affirmé lundi avoir un plan qui devrait permettre d'obtenir au moins une trêve dans les combats à Gaza. « Nous avons un scénario pour agir plus activement afin d'au moins suspendre les combats », a déclaré le chef du gouvernement tchèque sans donner de précisions sur le contenu du plan.