Klaus : être membre de l'UE n'est pas rentable pour la République tchèque
Le président de la République, Vaclav Klaus, est souvent décrit comme un homme politique « eurosceptique ». Lundi, il a une nouvelle fois exprimé des réserves sur l'actuelle intégration européenne. Deux ans après l'adhésion de son pays à l'UE, le chef de l'Etat confirme qu'il figure parmi les principaux pourfendeurs de cette intégration, dans son pays et en Europe.
Selon le chef de l'Etat, « la majorité des effets positifs ont été ressentis avant le 1er mai 2004 ». Après un bref exposé sur l'historique de l'intégration européenne, le président en arrive à la conclusion qu' « il n'est pas raisonnable pour l'Europe de continuer ainsi ».« Il faut, selon lui, revenir à la première phase de libéralisation et atténuer la tendance actuelle d'homogénéisation-unification ».
Les réactions à ces propos, que le président avait jusqu'ici plutôt l'habitude de réserver aux habitués de son club de réflexion néolibéral - le Centre pour l'économie et la politique (CEP) - ne se sont pas faites attendre. « Si le chef de l'Etat ne prend pas en compte les statistiques, alors personne ne peut débattre avec lui », a déclaré le Premier ministre social-démocrate Jiri Paroubek, en ajoutant que « la position de Klaus est considérée comme dangereuse par beaucoup d'hommes politiques européens ». D'autres membres du gouvernement Paroubek ont souligné que le président avait omis de s'appuyer sur des chiffres alors que la situation économique du pays s'améliore.Dans la presse, les commentaires sont plus acerbes. Dans les colonnes du quotidien Lidove noviny, Klaus est même comparé à David Irving, récemment condamné pour négation de crime contre l'humanité. Selon l'auteur de l'article, Irving manipule de la même façon les faits pour parler de l'holocauste que Klaus pour parler de l'Union européenne...