Krystof Zlatnik
Dans le monde de l'alpinisme tchécoslovaque, il y a des noms dont on parle très souvent. Leopold Sulovsky, le premier Tchèque à avoir atteint le sommet du Mont Everest sans utiliser d'appareil à oxygène, Josef Rakoncaj, qui a gravit à deux reprises le K2, Radovan Kuchar, le premier alpiniste tchécoslovaque qui a escaladé les parois nord du Mont Cervin et de l'Eiger. Mais, il ne faut surtout pas oublier Krystof Zlatnik qui, tout comme eux, était un grand alpiniste et fait partie de l'histoire de ce sport fabuleux.
Il se met à l'alpinisme assez jeune. Et ce sport devient pour lui une vraie passion. Krystof fait ses premiers exploits d'ascension à Prachovske skaly, ville de rochers dans le Paradis tchèque. D'ailleurs, c'est un endroit très apprécié jusqu'à présent par les amateurs d'alpinisme. Evidemment, les débuts ne se passent pas sans dégâts. A plusieurs reprises, Krystof fait des chutes impressionnantes. Une fois, les blessures sont si graves que le jeune alpiniste devra subir des traitements médicaux pendant six mois. Heureusement, ses blessures restent sans séquelles. Mais par contre, il se voit obligé de redoubler une année au lycée. Cela ne l'empêche guère de passer le baccalauréat et d'entrer à la faculté de médecine de l'Université Charles. La montagne l'attire comme un aimant. Dès que possible, il part à l'aventure dans les Hautes Tatras, en Slovaquie. Les Hautes Tatras ressemblent, par leur relief, aux Alpes. Les escalades sont donc particulièrement intéressantes. Pendant un certain temps, il travaille dans la région comme porteur. Au cours d'une des multiples escalades, l'alpiniste se blesse grièvement. L'accident l'oblige à interrompre ses études de médecine. Mais ce ne sont certainement pas les maintes blessures qui décourageraient Krystof Zlatnik. Bien au contraire, sa passion se renforce encore, et il continue à pratiquer son sport favori. A cette époque, il fait partie des alpinistes tchécoslovaques plutôt connus.
En 1954, Krystof Zlatnik ne supporte plus la situation politique tendue et étouffante en Tchécoslovaquie. Il quitte définitivement le pays et s'installe à Munich. Il termine ses études de médecine et trouve une place à l'hôpital de Deggendorf. Un peu plus tard, il est nommé au poste de chirurgien en chef adjoint à l'hôpital de district, à Kötzting. Ses moments de loisirs appartiennent à la haute montagne. Krystof Zlatnik se passionne surtout pour les escalades des montagnes en Autriche et en Italie. Dans son journal, il décrit avec précision le panorama des montagnes, ses traversées et ascensions. Comme par exemple celle du Rosegg. Il fait parfaitement passer ses observations et émotions. Une sensation de solitude, de sérénité et de futilité face aux géants majestueux.Au petit matin du 30 août 1963, Krystof Zlatnik, qui est alors âgé de trente six ans, part de Bovalhütte à Bernina en direction de Marko-e-Rosa-Hütte. Il n'arrivera jamais à destination! Probablement, il aura fait une chute mortelle dans une des multiples crevasses du glacier Morteratsch.
Malgré les efforts acharnés des secouristes, le survol du glacier et les recherches effectuées par Interpol, le corps de l'alpiniste demeure introuvable. Il reste à supposer que Krystof Zlatnik gît à tout jamais dans les profondeurs inaccessibles du glacier, mort pour l'amour de la montagne.