La bière tchèque ambitionne une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO

L'Association tchèque des brasseries et des malteries (ČSPS) a pour objectif de faire inscrire la culture tchèque de la bière sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. Les auteurs de la candidature sont optimistes quant à leurs chances, mais préviennent qu'il faudra au moins quatre ans avant que l'effort ne soit couronné de succès.

L'Association tchèque des brasseries et des malteries a annoncé la semaine dernière qu'elle avait envoyé une demande de reconnaissance de la culture de la bière comme tradition officielle dans la région de Plzeň, berceau de la Pils (du nom allemand de la ville, Pilsen), avant d’envoyer une candidature pour l’ensemble du territoire tchèque.

La directrice exécutive de l'association, Martina Ferencová, affirme que ces candidatures constituent une première étape nécessaire dans le processus de reconnaissance mondiale de la culture de la bière dans le pays.

Martina Ferencová | Photo: Association des brasseurs et malteurs tchèques

« Pour que nous puissions avoir une chance dans les catégories supérieures, nous devons faire passer nos candidatures par deux tours. Le premier est le tour régional, avec d’abord la région de Plzen puis la région de Bohême du Sud. Si l'une de nos candidatures régionales est retenue, nous postulerons ensuite au niveau national où les candidatures sont approuvées par le ministère de la Culture. Une fois cette étape franchie, le ministre de la culture peut alors envoyer une demande à l'UNESCO. »

Elle précise que l'ensemble du processus est susceptible de prendre des années, mais insiste sur le fait que ce serait la reconnaissance logique d'une tradition déjà reconnue par les connaisseurs de bière dans de nombreuses régions du monde.

« Son histoire s'étend sur plusieurs siècles.  La culture de la bière tchèque est une source de fierté nationale depuis le XIXe siècle. Mais il ne s'agit pas seulement de tradition. Les brasseries tchèques restent très innovantes dans leur travail et, bien sûr, elle est aussi liée au divertissement social. »

Ce n'est pas seulement la tradition du pays de brasser de la bière blonde qui a une grande réputation internationale, dit-elle, mais aussi le malt et le houblon uniques du pays.

« Les compétences de nos brasseurs sont également très reconnues dans le monde entier. Enfin, et surtout, c'est aussi un phénomène social qui renforce la bonne réputation de la République tchèque dans le monde. »

Placer la tradition brassicole sur la liste des Nations unies ne serait pas non plus sans précédent. En 2016, l'UNESCO a catalogué la culture de la bière en Belgique dans sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Mme Ferencová espère également que le ministère tchèque de la Culture jouera un rôle actif dans le processus. Elle indique que l'Association tchèque des brasseries et des malteries est en contact avec le ministère depuis qu'elle a commencé à rédiger sa demande régionale. Entre-temps, l'Association des mini-brasseurs de Bohême-Moravie a annoncé qu'elle se joignait également à cet effort.

L'industrie brassicole tchèque emploie actuellement quelque 60 000 personnes.