La cantatrice Naděžda Kniplová et le chef d’orchestre Jiří Kout à l’honneur des « Molières tchèques »

Naděžda Kniplová

Les prix Thalie récompensant les meilleurs artistes du monde du théâtre tchèque de l’année écoulée ont été remis, pour la 18e année consécutive, samedi dernier, à Prague, par l’Association des comédiens tchèques. A l’occasion de ce qui peut être considéré comme l’équivalent de la Nuit des Molières en France, les prix Thalie sont décernés dans quatre catégories : théâtre dramatique, opéra, ballet et opérette et comédie musicale réunis en une seule et même catégorie. Cette année, deux grandes personnalités ont été mises particulièrement à l’honneur : la cantatrice Naděžda Kniplová et le chef d’orchestre Jiří Kout.

Naděžda Kniplová
Excellente interprète notamment des rôles wagnériens dans les années 1960, Naděžda Kniplová, née en 1932 à Ostrava, a été récompensée pour l’ensemble de son œuvre, tandis que Jiří Kout, grand interprète de la musique de Johann Strauss, de Richard Wagner et de Leoš Janáček, et actuel directeur musical de l’Orchestre symphonique de la ville de Prague, s’est vu attribuer un prix spécial par le jury. Les carrières de Naděžda Kniplová et de Jiří Kout ont en commun la particularité d’être partiellement liées à l’œuvre du compositeur Leoš Janáček. La sopraniste Naděžda Kniplová a ainsi interprété le rôle de Kostelnička (la sacristine) dans l’opéra en trois actes Jenůfa (Jeji pastorkyňa en tchèque)…

Soliste du Théâtre national de Prague et de l’Opéra d’Etat de Prague, Naděžda Kniplová a également vu s’ouvrir à elle au cours de sa carrière les portes de quelques-uns des plus grands opéras en Europe et dans le monde, de Vienne à San Francisco, le plus souvent pour des rôles wagnériens auxquels sa voix se prêtait à merveille. Samedi, Naděžda Kniplová, qui fêtera ses 79 ans le 18 avril prochain, a toutefois refusé son prix Thalie, estimant que celui-ci lui était attribué bien trop tard et qu’elle aurait mérité d’être récompensée il y a déjà plusieurs années de cela…

Jiří Kout,  photo: CTK
Jiří Kout est, lui, aujourd’hui un des chefs d’orchestre tchèques parmi les plus connus dans le monde. Jiří Kout a obtenu un de ses premiers grands succès à l’étranger en France en 1965, avec la 1ère mention au Concours des jeunes chefs d’orchestre de Besançon. Opposé au régime communiste, il quitte la Tchécoslovaquie en 1978 et s’installe d’abord à Düsseldorf, où il exerce ses talents à l’Opéra allemand du Rhin. En 1985, il devient directeur de l’opéra de Sarrebruck, puis, en 1990 et 1993, est placé à la tête des orchestres des opéras de Berlin et de Leipzig. Mais Jiří Kout a également dirigé les plus belles œuvres de Wagner, Strauss et Janáček dans les plus grandes maisons d’opéra du monde : New York, Berlin, Vienne, Paris, Londres et Milan. Depuis 2006-2007, il est également le directeur musical de l’Orchestre symphonique de la ville de Prague. Avant cela, en 1992, il s’était présenté pour la première fois depuis son retour d’exil au public tchèque. On se quitte avec la Symphonie n° 5 de Jaroslav Krček… L’orchestre est bien entendu dirigé donc par Jiří Kout…