La centrale nucléaire tchèque toujours mal vue par l'Autriche

La centrale nucléaire de Temelin, en Bohême du sud, continue à faire parler d'elle. Ecologistes et Autrichiens protestent contre sa construction et sa mise en service. Un sujet présenté par Alain Slivinsky.

Un petit problème advenu, vendredi, à la centrale nucléaire de Temelin, pourrait bien remettre de l'huile sur le feu dans l'affaire de cet équipement énergétique des plus controversés de part et d'autre. En effet, de l'huile s'est échappée de la chambre de machines du premier bloc. Ce n'était pas une grande quantité, elle a été récupérée dans des réservoirs de sécurité, mais les adversaires du nucléaire en Tchéquie et à l'étranger sonnent l'alarme : Et si c'était de l'eau contaminée qui s'était échappée ? ! Ils tentent de mettre en doute le système de sécurité de la centrale. Bien que la fuite d'huile n'ait aucunement menacé l'environnement, la direction de la centrale en a immédiatement informé les autorités départementales de Ceske Budejovice. De son côté, le ministère autrichien de l'Environnement a réagi en déclarant que, selon lui, la fuite d'huile confirme que l'Autriche a le plein droit de revendiquer des informations générales sur l'équipement nucléaire tchèque. Le ministère espère qu'il sera informé, dans les plus brefs délais, sur les raisons de l'accident, qu'il recevra la documentation appropriée et la preuve qu'il ne s'agit pas d'insuffisance dans la construction de l'équipement... Vous diriez beaucoup de bruit pour un incident minime... Que non, car les autorités autrichiennes sont, depuis longtemps, préoccupées par la présence d'une centrale nucléaire non loin de leurs frontières avec la Tchéquie. Le ministre tchèque de l'Industrie et du Commerce, Miroslav Gregr, rencontre des problèmes, par exemple, avec le représentant de la Basse-Autriche, Radko Pavlovec, installé à Prague. Est-il un représentant officiel ou non ? Questions posées au gouverneur de la province autrichienne, Pühringer, aussi bien par le propriétaire de la centrale, la compagnie de distribution d'électricité CEZ, que par le Premier ministre tchèque, Milos Zeman, et le ministre Gregr. La réponse par télécopie a été brève. Radko Pavlovec est le représentant officiel de la Basse-Autriche et il lui est permis d'utiliser dans son courrier les armoiries de cette dernière. Une réalité connue par l'Office national tchèque pour la sécurité nucléaire, mais son porte-parole indique que le gouvernement de cette province autrichienne n'est pas son partenaire pour d'éventuelles discussions. Naturellement, il ne peut s'agir que du gouvernement autrichien. Radko Pavlovec possède la double nationalité, autrichienne et tchèque, et selon le quotidien Mlada fronta Dnes, n'étant pas un diplomate, il n'a aucunement besoin de lettres de créances. Le ministère de l'Intérieur indique que les activités de Pavlovec ne l'intéressent pas, tant qu'il respecte les lois tchèques. Certains milieux du ministère tchèque de l'Environnement constatent que ce qu'il critique dans les décisions et les plans du gouvernement tchèque, cela depuis longtemps déjà, et en dépit de la virulence de ses déclarations, est basé sur des données concrètes, avec lesquelles on ne peut qu'être d'accord. Temelin, une centrale nucléaire qui fera encore certainement couler beaucoup d'encre...